COVID-19 : compenser les pertes, pour éviter de nouvelles extinctions

COVID-19 : compenser les pertes, pour éviter de nouvelles extinctions

Avant la COVID-19, jamais le commerce illégal d’espèces sauvages n’avait été mis sous le feu des projecteurs de pareille façon. Cela ne signifie pas pour autant que la nature et les animaux sauvages s’en porteront mieux – à moyen et long terme, l’effet inverse est même à redouter. Le tigre, en danger d’extinction, pourrait en être une victime. 

 

Si la crise du coronavirus a ébranlé le monde entier, elle a néanmoins permis de mettre en lumière, de façon inédite, l’horreur du trafic illégal d’espèces sauvages et du commerce légal à haut risque, qui pourraient avoir été à l’origine de la pandémie.

Une prise de conscience encourageante, qui ne doit toutefois pas occulter les effets désastreux que la crise pourrait entraîner sur la conservation… En effet, les conséquences de la COVID-19 pourraient résulter en une pression accrue sur la vie sauvage, déjà au bord de l’asphyxie.

Le tigre, entier ou en pièces détachées 

Petit rappel : il y a environ un siècle, les tigres prospéraient sur tout le continent asiatique. Malheureusement, en raison de la cupidité humaine, leur population s’est vue réduite à une peau de chagrin. 95 % des tigres ont été décimés, à cause de la destruction de leur habitat et du braconnage, afin d’être vendus en Asie comme remède miracle contre des maux divers.

infographie tiger full FR

La situation était donc déjà critique avant la COVID-19. Et encore : sans nos efforts incessants de conservation menés depuis des années, les tigres sauvages pourraient déjà n’être plus qu’un lointain souvenir. Aujourd’hui, nous sommes inquiets pour l’avenir du tigre, comme pour celui de milliers d’autres espèces.

Je participe au fonds d’urgence COVID-19 

Le tourisme ne vient plus au secours des communautés locales, des animaux et des aires protégées 

Le tourisme des animaux sauvages, qui a rapporté quelque 120 milliards de dollars en 2018, s’est effondré et, avec lui, d’innombrables emplois.

Quoique l’on pense de ce type de tourisme, il est indéniable qu’il participe à la conservation de certains espaces naturels et des espèces sauvages : la beauté de la nature inviolée et des animaux s’y déplaçant librement attire bon nombre d’amoureux de la nature, qui sont souvent disposés à y mettre le prix. À titre d’exemple, un seul tigre sauvage en Inde génère en moyenne 750 000 dollars de revenus par an – bien plus que ce que rapporterait son corps sur le marché noir.

Cependant, en l’absence de touristes et de rémunérations, la surveillance de ces parcs peut être affaiblie.

En parallèle, la pression sur ces zones moins surveillées pourrait augmenter de manière dramatique : nous craignons que, pour compenser la perte de revenus, de nombreuses populations locales ne voient d’autres alternatives que celles de couper le bois et de chasser des animaux protégés, et ce, simplement pour subsister.

WWF covis 19 tigre tijger

La pandémie risque donc de porter un coup supplémentaire à la nature, déjà à bout de souffle, ainsi qu’aux communautés locales, naturellement vulnérables. Pour éviter cela, nous devons combler les coupes budgétaires et aider les communautés locales à surmonter ces difficultés avec des solutions durables. Nous devons aussi soutenir les écogardes, qui sont en première ligne pour éviter le trafic illégal d’espèces sauvages.

Braconnage : pas encore de chiffres, mais des inquiétudes 

Malgré nos inquiétudes, il est actuellement encore trop tôt pour tirer des conclusions chiffrées sur les conséquences de la COVID-19, notamment sur les tendances du braconnage et du trafic illégal d’espèces sauvages en général. Mais les risques sont bien présents, et une chose est certaine : cette crise nous a démontré qu’il est urgent de redoubler d’efforts pour protéger la nature et les espèces sauvages qui la peuplent. 

Un fonds d’urgence pour compenser 

Pour éviter de voir des décennies de conservation mises à mal, notre fonds d’urgence veut réaliser trois actions prioritaires afin d’éviter les effets néfastes de la crise sur nos projets : 

  • Lutter contre le trafic illégal d'espèces sauvages : plus que jamais, nous devons renforcer notre réseau de surveillance du commerce illégal des espèces sauvages et nos actions politiques pour mettre en place des lois plus strictes. Nous devons également soutenir les écogardes, indispensables pour protéger la faune sauvage aux quatre coins de la planète.
  • Créer et sauvegarder les aires naturelles protégées. À cause de la COVID-19, de nombreux budgets alloués à la protection des forêts et des animaux seront diminués, voire supprimés. Nous devons absolument préserver notre travail essentiel de création et sauvegarde d’aires naturelles protégées. Sans intervention, nous verrons des décennies de conservation anéanties.
  • Soutenir les communautés locales : les pertes financières pour les peuples indigènes sont énormes et désastreuses. Nous devons éviter que l’exploitation illégale de la forêt ne devienne leur seule option pour subvenir à leurs besoins. Nous devons les aider à construire de meilleures alternatives durables !

Faites la différence pour la nature, participez à notre fonds d’urgence COVID-19 !