Coronavirus : le commerce d'animaux sauvages alimente le risque de pandémie

Coronavirus : le commerce d'animaux sauvages alimente le risque de pandémie

Le WWF accueille favorablement la décision du gouvernement chinois d’interdire temporairement la vente d’animaux sauvages sur les marchés, dans les restaurants et sur internet. L’émergence et la propagation du Coronavirus, ainsi que du SRAS, du MERS et d’autres virus apparus ces dernières années, soulignent la nécessité d’entreprendre des actions urgentes et de faire prendre conscience des menaces potentielles que pose le commerce illégal et non réglementé d’animaux et de plantes sauvages sur la santé humaine. La Belgique est aussi exposée à un risque sanitaire : 44.400 kg de viande de brousse arrivent chaque année à Brussels Airport.

 

L'impact négatif du commerce illégal d'animaux et de plantes sauvages sur la biodiversité mondiale est connu. En revanche, le risque pour la santé humaine l’est moins. Le commerce illégal d'animaux sauvages vivants et morts est courant dans plusieurs pays asiatiques, particulièrement en Asie du Sud-Est, dans des régions telles que le triangle d'or du Grand Mékong, où le Laos, la Thaïlande et la Birmanie se rencontrent près de la frontière chinoise. Les pièges posés par les braconniers pour répondre à une demande croissante de viande sauvage sont devenus un problème répandu. En conséquence, de nombreuses forêts tropicales d'Asie sont vidées de leurs populations endémiques d'animaux sauvages - y compris de nombreuses espèces menacées d'extinction, dont le commerce devrait être strictement interdit. Malheureusement, l'application des lois est très souvent faible, voire absente.

Ces activités illégales constituent une menace pour la faune, mais l'absence de contrôles vétérinaires représente également un risque pour la santé des personnes et des animaux domestiques, avec une contamination potentielle des communautés et des économies locales et mondiales. Le Coronavirus provoque une maladie zoonotique, qui peut être transmise des animaux aux êtres humains lors de contacts rapprochés. La commercialisation de la nature offre donc un environnement potentiellement propice pour la mutation virale et l'infection humaine, parfois avec des conséquences fatales. Les mouvements de personnes infectées, aidés par la croissance rapide des secteurs des transports et du tourisme, peuvent alors passer de contaminations locales à de véritables pandémies.

Le WWF travaillera en étroite collaboration avec les gouvernements de la région Asie-Pacifique pour renforcer davantage les systèmes juridiques nationaux et internationaux et pour impliquer le secteur de la santé publique dans l’élimination du commerce illégal d'animaux et de plantes sauvages, y compris la fermeture des marchés d'animaux sauvages non réglementés.

Des risques aussi en Belgique

Environ 44 400 kg de viande de brousse arrivent chaque année en Belgique. En décembre 2019, le WWF a appelé le gouvernement belge et le secteur de l'aviation à prendre des mesures actives contre ce phénomène en renforçant les contrôles douaniers et en sensibilisant les voyageurs.

"Cette crise de santé publique devrait être un signal d'alarme ! Il est temps de fermer définitivement les commerces illégaux et non réglementés de viande de brousse", déclare Sofie Ruysschaert, responsable de la politique des animaux sauvages au WWF Belgique. "Si nous ne mettont pas fin définitivement au braconnage et au commerce illégal d'espèces sauvages, il y aura toujours une menace de pandémies dans le futur. "