COP15 : un accord mondial a été conclu pour mettre un terme à la perte de la nature
COP15 : un accord mondial a été conclu pour mettre un terme à la perte de la nature
Un nouveau cadre mondial pour faire face à la crise de la biodiversité a été adopté aujourd'hui lors de la COP15 à Montréal. Cet accord engage le monde à stopper et à inverser la perte de biodiversité d'ici 2030 - un objectif mondial salué comme l'équivalent de l'objectif de 1,5°C de l’accord de Paris sur le climat.
Avec deux ans de retard sur le calendrier prévu, l'accord de Kunming-Montréal, signé par les 196 pays de la convention des Nations Unies sur la biodiversité, est enfin en vigueur. Les organisations de protection de la nature se félicitent de l'objectif avancé par cet accord : protéger au moins 30 % des terres, des eaux douces et des océans dans le monde.
« Le fait qu'il existe aujourd'hui un objectif mondial visant à stopper et à inverser la perte de la nature d'ici à 2030 est une grande réussite des négociateurs et négociatrices, et une victoire pour l'humanité et pour la planète. Cela devrait être un signal de départ pour les gouvernements, les entreprises et la société pour commencer des actions ciblées afin de lancer la transition vers un avenir avec plus de nature. La procrastination et les excuses ne sont plus acceptables », a déclaré Antoine Lebrun, directeur général du WWF-Belgique.
Les chances de réussite directement liées au financement
Une des questions les plus controversées lors des négociations de la COP15 était liée au financement destiné à soutenir les efforts de conservation dans le monde entier, et en particulier dans les pays en développement.
« 20 milliards de dollars par an jusqu'en 2025, puis 30 milliards de dollars par an jusqu'en 2030, c'est un début, mais ce n'est pas suffisant. Avec un déficit de financement de 700 milliards de dollars pour la biodiversité, on ne sait pas d'où viendra le reste de l'argent. Le financement n'est pas seulement une question de quantité, mais aussi de rapidité », estime Carine Thibaut de Greenpeace Belgique.
La Belgique doit se mettre au travail immédiatement
Il est essentiel que les pays respectent les engagements de l'accord de Kunming-Montréal en les traduisant en politiques et en plans nationaux. Ils doivent mettre à jour leurs stratégies en faveur de la biodiversité d'ici à la COP16 (en 2024) afin de les aligner sur le nouvel objectif mondial. Pour la Belgique, cela signifie qu'elle doit immédiatement commencer à élaborer une stratégie et un plan d'action nationaux en matière de biodiversité pour la période post-2020. Ce plan devrait indiquer clairement comment la Belgique va stopper et inverser la perte de biodiversité chez elle et dans ses régions d'approvisionnement d'ici 2030.
La Coalition belge pour la biodiversité, qui regroupe les sept plus grandes organisations travaillant sur la biodiversité dans notre pays, voit trois grandes priorités dans ce plan : la Belgique doit réduire l'impact de sa consommation et de sa production sur la biodiversité mondiale. Sur son propre sol, elle doit mieux protéger ses zones les plus précieuses et restaurer radicalement la nature afin que tous les habitant·es puissent vivre et prospérer dans un environnement sain.
« Ce travail de conservation et de restauration a déjà été entamé par le biais de plusieurs stratégies et politiques. Néanmoins, la Coalition biodiversité insiste pour que ce travail soit mis en œuvre afin que les zones de conservation et les zones de restauration forment un réseau écologique fonctionnel important permettant de favoriser la protection de la biodiversité en Belgique », a déclaré Amaury Fraenkel de Natagora.
Lors de la COP15, la Belgique, par l'intermédiaire de la ministre Khattabi, a exprimé son engagement à détruire les barrières existantes et à intégrer la biodiversité dans toutes les politiques et tous les secteurs dans la stratégie nationale pour la biodiversité. Le fait que cela ait été explicitement souligné dans la déclaration belge est positif pour la Coalition.
« La biodiversité doit également être intégrée dans d'autres politiques et secteurs. Elle doit être une réelle préoccupation aux différents échelons de pouvoir de notre pays et devenir une matière transversale, à l'instar du climat, pour laquelle les impacts potentiels de nos politiques publiques doivent être évaluées avant d'être mises en œuvre. Pour la coalition, la biodiversité doit également être intégrée dans d'autres politiques et secteurs. Elle n'est pas encore assez intégrée alors qu'elle doit être une réelle préoccupation aux différents échelons de pouvoir de notre pays. Elle doit devenir une matière transversale, à l'instar du climat, et pour laquelle les impacts potentiels de nos politiques publiques doivent être évalués avant d'être mises en œuvre. » a annoncé Sylvie Meekers, directrice générale de Canopea.
Enfin, pour réussir la mise en œuvre d'une stratégie nationale belge en matière de biodiversité, orientée vers l'action et complète, des ressources financières et humaines suffisantes sont nécessaires. La Coalition demande donc explicitement qu'un plan financier ambitieux soit annexé à la stratégie nationale.