Les êtres humains ont depuis toujours évolué, grandi et prospéré dans la nature. Tout ce que nous avons accompli en tant qu’êtres humains, nous le devons aux incroyables ressources du monde qui nous entoure. Et pour continuer à évoluer en tant que société moderne, nous continuerons à avoir besoin des ressources de la nature. La protéger et effectuer une transition vers une gestion durable de celle-ci sont donc des conditions indispensables pour notre avenir. Le terme « biodiversité » désigne l’éventail coloré englobant toutes les plantes et espèces animales et le lien les unissant en un ensemble vivant et harmonieux. De la qualité de l’air que nous respirons à celle de l’eau que nous buvons, en passant par notre bien-être physique et mental, (re)découvrons les bénéfices que nous apporte une nature en bonne santé.    

Les loups

De plus en plus de loups s’installent en Belgique. Après avoir pratiquement disparus du paysage sauvage en Europe occidentale, leur retour s’est amorcé à la fin du XXe siècle avec la protection européenne de l'espèce. Cela a permis aux populations de loups d'augmenter à nouveau à partir de l'Europe de l'Est et des Apennins. Ainsi, plusieurs petites populations, dispersées au début, se sont retrouvées en Belgique et sont progressivement entrées en contact entre-elles. Le WWF est heureux du retour du loups dans nos contrées, car son arrivée est une nouvelle incroyable pour notre nature ! Il fait en effet partie des grands prédateurs et en tant que tel, a une influence positive sur le paysage et sa richesse naturelle. Les loups contribuent ainsi à réduire la propagation de certaines maladies chez leurs proies. En raison de leur présence, les grands herbivores commencent à se comporter différemment et à éviter certains endroits. Cela permet entre autres aux forêts de se régénérer. Les loups sont également des fournisseurs constants de carcasses pour les charognards, comme le corbeau. Ce dernier a également fait son grand retour en même temps que le loup dans le Limbourg. Le loup est un exemple d'espèce qui contribue à l'équilibre de la biodiversité et peut servir de solution à certains des problèmes auxquels notre nature est confrontée. Le WWF travaille à renforcer la cohabitation harmonieuse entre les loups et les êtres humains en Belgique, notamment avec la Wolf Fencing Team, une initiative du WWF, de Natuurpunt et de Natagora, qui aide les éleveurs à protéger leurs animaux contre les attaques de loups.

Les tortues

Saviez-vous que la carapace d’une tortue est l’équivalent de notre cage thoracique ? C'est le seul animal dont les omoplates et les hanches se trouvent dans sa cage thoracique. Bien que les tortues n'aient a priori pas l'apparence la plus dynamique qui soit, elles sont beaucoup plus importantes pour la biodiversité qu’on pourrait le penser. Ce sont des animaux qui se déplacent d’un écosystème à un autre, entre les marais et les prairies, par exemple. Ils y exercent des fonctions essentielles : comme les éboueurs, ils les gardent sains en se nourrissant d’animaux morts. Les tortues remplissent également la fonction d’architecte en creusant intensivement des terriers dont bénéficient d'autres espèces animales comme les hiboux et les lapins. Et enfin, elles remplissent également le rôle d’agriculteurs : en raison de leur alimentation variée, leurs excréments contiennent de nombreuses graines différentes qu'elles répandent sous le sol en creusant. Ainsi, les tortues offrent une nature diversifiée qui constitue un excellent habitat pour d'autres espèces. Si les tortues ont survécu aux dinosaures, 61 % des 365 espèces de tortues ont désormais malheureusement disparu à l'époque moderne. en raison de la demande croissante de tortues comme animaux de compagnie ou pour la consommation, du changement climatique et de la disparition de leurs habitats.

En Belgique, les tortues ne sont normalement pas présentes dans la nature, mais vous pouvez quand même en rencontrer, comme la tortue Trachemys scripta. Il s'agit la plupart du temps d'anciens animaux de compagnie qui ont été relâchés. Bien que les animaux soient souvent capables de survivre dans notre nature, les conditions ne sont pas bonnes pour une reproduction réussie, notamment à cause de notre climat trop froid. De plus, l'arrivée d'une tortue peut constituer un risque de déséquilibre pour l'écosystème. En raison de son régime alimentaire très varié, elle se nourrit de plantes et de jeunes poissons, d'amphibiens et d'oiseaux aquatiques. N'amenez donc pas de tortues dans votre maison et si vous en avez une, évitez de la relâcher dans la nature.

La nature

La biodiversité est l’ensemble des espèces animales et végétales, des écosystèmes, et de leurs interactions dans un lieu donné. Nul besoin d’évoquer de lointaines contrées pour parler de biodiversité ! La nature est plus proche que nous pensons, même dans notre petit pays densément peuplé. Connaître la nature proche de nous permet de mieux nous ancrer dans notre environnement et d’éprouver un sentiment d’appartenance, ce qui d’après certaines études, réduirait le stress. Écouter le chant des oiseaux, se promener dans les bois ou observer le ballet des abeilles en train de butiner, c’est déjà être en contact avec la nature. Et ce lien avec la nature permettrait notamment de réduire les risques de maladies mentales et de l’anxiété. Que vous viviez à la campagne, entouré d'espaces verts, ou en ville, la nature est partout. Parcs, jardins, canaux, nous vous invitons à rechercher ces espaces verts si vous pouvez le faire en toute sécurité, en suivant bien entendu les dernières recommandations des autorités concernant le COVID-19. Si vous avez du mal à trouver un endroit de nature sauvage près de chez vous, ou si vous ne pouvez pas sortir pour le moment, pourquoi ne pas essayer de vous rapprocher de la nature en créant un petit écosystème chez vous ? Choisir des herbes ou des fleurs sauvages autochtones à planter dans votre jardin ou sur votre balcon pour attirer les abeilles et d’autres insectes, qui eux-mêmes attireront les oiseaux, contribue à la préservation de notre biodiversité, tout en permettant d’entretenir ce lien indispensable avec la nature.

Les arbres

Les arbres prennent soin de notre santé bien plus que nous pourrions l’imaginer. Particulièrement dans nos villes, où la pollution est telle qu’en Europe, on estime que 790 000 personnes sont décédées prématurément à cause d’une maladie liée à la mauvaise qualité de l’air. Les villes sont également considérées comme des « îlots de chaleur ». L’absence de végétation, les surfaces bétonnées nues et la configuration des rues emprisonnent la chaleur dans les centres urbains, augmentant parfois la température jusqu’à 10 °C au-dessus de la moyenne lors de canicules. Ces vagues de canicules devenant de plus en plus fréquents avec le réchauffement climatique, l’OMS estime qu’elles pourraient provoquer d’ici le milieu du siècle la mort de 256 000 personnes chaque année. Heureusement, les arbres et les forêts à proximité de nos villes en Belgique peuvent nous aider à relever ce double défi d’assainir et de rafraîchir l’air. En effet, ils ont la capacité de filtrer les particules contenues dans l’atmosphère. L’ombre qu’ils projettent et la transpiration végétale produite lors de la photosynthèse contribuent quant à elles à faire baisser la température de l’air. L’air est donc plus respirable et la température régulée grâce aux arbres qui nous entourent.

Les abeilles

Il est impossible de concevoir notre monde sans les abeilles. Ces petits insectes duveteux dont font partie les abeilles domestiques, les bourdons et les abeilles sauvages, nous permettent de profiter de pommes, de courgettes, d’agrumes, de poivrons et de mangues, pour n'en citer que quelques-uns. Car aujourd’hui, 75 % des cultures dépendent des abeilles pour la pollinisation, et particulièrement celles des fruits et des légumes. Les pollinisateurs, dont les abeilles représentent la plus grande population, permettent aux plantes de se reproduire. Une abeille visite en moyenne jusqu'à 7000 fleurs par jour. S'il n'y avait pas d'insectes pollinisateurs, ces plantes pourraient théoriquement être pollinisées par le vent, les oiseaux ou les humains, mais aucun d'entre eux ne peut égaler les performances des abeilles ! Celles-ci fournissent donc à l'humanité une nourriture saine, et jouent également un rôle majeur dans la biodiversité car elles favorisent la croissance et la propagation des arbres, des fleurs et d'autres plantes, qui forment l’habitat d'innombrables autres espèces. En Belgique, les abeilles sont indispensables notamment pour nos cultures de pommes et de poires, car ces arbres ne peuvent se fertiliser eux-mêmes. De plus, les recherches montrent que les fruits pollinisés par les abeilles sont beaucoup plus qualitatifs que leurs versions non pollinisées. Il n'est donc pas étonnant que les abeilles représentent une valeur économique de 251 millions d'euros dans notre pays ! Malheureusement, les populations d'abeilles sont menacées par les maladies, les parasites exotiques, l'utilisation de pesticides dans l'agriculture intensive et la disparition de la nature. Il est donc essentiel de réduire ces plus grandes menaces pesant sur elles pour garantir notre sécurité alimentaire dans le futur et pour protéger la biodiversité dans son ensemble.

Les vautours

Les oiseaux sont amusants à regarder. Certains nous émerveillent avec leur plumage, d’autres nous divertissent de leur chant mélodieux. D’autres encore, comme le vautour, protègent indirectement notre santé et celles de la nature grâce à leur régime alimentaire. Ces oiseaux, de la famille des rapaces diurnes, se nourrissent de carcasses d’animaux morts. Avec leur vol majestueux couvrant un large territoire et leur regard acéré, les vautours peuvent repérer un animal dans l’heure qui suit sa mort et limiter ainsi la prolifération des bactéries. Certains charognards peuvent apporter des bactéries et des virus des carcasses aux zones humaines. Les vautours agissent donc comme une barrière naturelle. Un bon rapport entre les vautours et les charognards occasionnels, tels que les renards, les martres et les corbeaux, est important pour prévenir le développement de maladies qui pourraient être transmises à la population humaine. Les vautours et autres charognards sont donc essentiels à nos écosystèmes et à notre santé. C'est pourquoi le WWF s'efforce de les protéger en Europe. 

Les baleines 

Les baleines à fanons se nourrissent de quantités phénoménales de krill, ce petit invertébré marin appartenant à la famille des Euphausiacés. Elles entretiennent de ce fait un écosystème dont nous, en Belgique, bénéficions également. Comment ? Véritable carburant de l’océan, le krill joue un rôle indispensable pour la biodiversité. Ces petits animaux se nourrissent eux-mêmes de phytoplancton, des organismes unicellulaires proliférant à la surface de l’océan grâce à la lumière solaire et au CO₂. Chaque année, le phytoplancton produit 50 % de tout l'oxygène de l'atmosphère et prélève 40 % de tout le CO₂ de l'air pour le retenir dans l'océan. Cette quantité de CO₂ est environ quatre fois plus importante que celle capturée par la forêt amazonienne ! Et comme les baleines se nourrissent exclusivement de krill, elles emmagasinent également des quantités gigantesques de CO₂. Lorsque celles-ci meurent, elles coulent en emportant avec elles 33 tonnes de CO₂ en moyenne vers le fond de l’océan. Leur décomposition permet notamment le développement du phytoplancton, augmentant ainsi le captage du CO₂ dans l’air, tandis que les déplacements qu’elles effectuent de leur vivant, des fonds marins vers la surface de l’eau, apportent aux organismes unicellulaires les nutriments nécessaires à leur développement. La protection de nos baleines et de l'océan contre la (sur)exploitation, la pollution plastique, l'acidification et la chasse permet de maintenir ce cycle et est donc d'une importance cruciale pour notre climat et la biodiversité.