2 août 2023, Jour du dépassement de la Terre

2 août 2023, Jour du dépassement de la Terre

Ce mercredi 2 août, moins de 8 mois après le début de l'année, l’humanité a épuisé toutes les ressources que notre planète peut produire en un an. Sans tomber dans la dépression inefficace ni dans l’optimisme naïf, nous savons objectivement que les solutions à grand impact existent : elles sont connues. Et leur implémentation permettrait de reculer la date, jour après jour. #MoveTheDate

Le « Jour du dépassement » marque le jour de l'année où la demande de l'humanité en ressources naturelles dépasse ce que notre planète peut produire en un an. Cette année, ce jour tombe le mercredi 2 août.Si nous voulions continuer à consommer à ce rythme, nous aurions besoin de 1,7 planète – ce que nous n’avons pas. « Nous consommons donc chaque année plus de ressources naturelles que notre planète ne peut en produire, et ce n’est pas sans conséquences », explique Koen Stuyck, responsable de la politique climatique et de l'empreinte écologique au WWF-Belgique. Et le constat s’alourdit encore : si la population du monde entier consommait comme les Belges, le jour du dépassement tomberait encore bien plus tôt, le 26 mars. Nous aurions alors besoin de … 4,1 planètes ! (voir graphique ci-dessous).

« Imaginons que la Terre soit un pommier : nous ne nous contentons pas d’en manger les pommes, nous coupons l'arbre tout entier », compare M. Stuyck. « Un tel dépassement des limites planétaires n'est possible que pour une durée limitée ». 

Les meilleures nouvelles que nous puissions apporter aujourd'hui sont d’une part que cette tendance s'est stabilisée au cours des cinq dernières années (voir le graphique ci-dessous)… et d’autre part que nous avons les solutions à portées de main pour inverser la courbe.

Surexploitation et pollution

Aujourd’hui, les écosystèmes naturels se dégradent à cause de cette surexploitation. Ils s'effondreront même complètement avec le temps. C'est ce que nous constatons déjà tout autour de nous. Pénuries d'eau, inondations, feux de forêt, désertification, érosion des sols, baisse de la productivité des terres cultivées, déforestation, extinction d'espèces : autant de bouleversements qui font déjà de nombreuses victimes. À terme, notre production alimentaire pourrait également être menacée. 

Pour assortir cette liste funeste, nous produisons par la même occasion une quantité énorme de pollution, principalement en brûlant des combustibles fossiles – et en rejetant du dioxyde de carbone dans l'atmosphère. 

Objectif GIEC : reculer de 19 jours

Si on remarque une stabilisation ces dernières années (et même un recul de date lors de l’année marquée par l’arrivée de la COVID19), il est difficile de dire si celle-ci est due à un ralentissement de l'économie ou à des efforts conscients pour décarboner nos émissions.  Quoiqu’il en soit, les efforts sont loin d’être suffisants. « Il faudrait aller beaucoup plus loin », explique Koen Stuyck. « Pour atteindre l'objectif du GIEC des Nations unies – soit réduire les émissions mondiales de carbone de 43 % d'ici 2030 par rapport à 2010 -, il serait nécessaire d'avancer le Jour du dépassement de 19 jours chaque année au cours des sept prochaines années. » 

Les solutions existent

19 jours par an, cela peut sembler difficile, mais il existe des solutions relativement simples. Par exemple, augmenter la part des sources d'électricité à faible teneur en carbone de 39 % à 75 % au niveau mondial permettrait ainsi de repousser de 26 jours l'échéance du Jour du dépassement. Réduire la consommation de viande de 50 % nous ferait gagner 17 jours. Diminuer de moitié le gaspillage alimentaire nous en donnerait 13. Reforester 350 millions d’hectares de forêt, huit. Restaurer les tourbières, quatre… La liste est infinie, et chaque action à grande échelle compte.

« D'une part, nous devons réduire structurellement notre empreinte carbone, et d'autre part, nous devons investir dans la restauration de la nature », explique M. Stuyck. « De cette manière, nous nous protégeons non seulement des effets du changement climatique, mais nous rendons également notre vie plus saine et plus agréable. » 

Vous et moi

Au niveau individuel, les citoyen·nes peuvent aussi faire la différence. Par exemple en évitant le gaspillage alimentaire, en optant pour une mobilité durable, en mangeant moins de viande et en consommant des aliments moins transformés, en choisissant des vacances plus proches ou encore en adoptant des sources d'énergie renouvelables. 

Mais soyons réalistes : les gestes individuels ne suffiront pas. Nous comptons aussi sur les entreprises pour innover et fournir des solutions qui permettent aux consommateurs et aux consommatrices d'opter plus facilement pour des choix « verts ». En faisant des choix structurels meilleurs, au niveau politique, au niveau des entreprises et au niveau individuel, nous pouvons tous contribuer à faire avancer le Jour du dépassement chaque année. 

#MoveTheDate 

Voir aussi : Earth Overshoot Day et Global Footprint Network

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