Rapport Planète Vivante du WWF: les populations d’animaux sauvages connaissent un déclin moyen de 69% en un demi-siècle

Rapport Planète Vivante du WWF: les populations d’animaux sauvages connaissent un déclin moyen de 69% en un demi-siècle

Rapport Planète Vivante du WWF : les populations d’animaux sauvages connaissent un déclin moyen de 69% en un demi-siècle

 

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© Paul Robinson

  • Les régions tropicales voient leurs populations d’espèces sauvages s'effondrer à un rythme effarant.
  • Les populations d'espèces d'eau douce ont subi un déclin de 83 %.
  • L'indice Planète vivante du rapport montre qu'il n'y a pas de temps à perdre pour mettre en place une société respectueuse de la nature.

Bruxelles, le 13 octobre 2022 – Les populations d’espèces animales sauvages surveillées ont connu un déclin alarmant de 69 % en moyenne entre 1970 et 2018, selon le Rapport Planète Vivante 2022 du WWF. Le rapport met en lumière les sombres perspectives de l'état de la nature et appelle de toute urgence les gouvernements, les entreprises et le public à prendre des mesures pour inverser la destruction de la biodiversité.

Le Rapport Planète Vivante 2022 présente les données les plus complètes à ce jour sur l’état de la biodiversité dans le monde, avec près de 32 000 populations de 5 230 espèces de vertébrés - mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles et poissons. L'Indice Planète Vivante (IPV), par la ZSL (Zoological Society of London), montre que c'est dans les régions tropicales que les populations de vertébrés surveillées s'effondrent à un rythme particulièrement effarant. Entre 1970 et 2018, les populations d'espèces sauvages surveillées en Amérique latine et dans la région des Caraïbes ont chuté de 94 % en moyenne.

« Le WWF est extrêmement préoccupé par ces nouvelles données qui montrent un déclin alarmant des populations d'animaux sauvages, en particulier dans les régions tropicales qui abritent certains des paysages les plus riches en biodiversité au monde », commente Déborah Van Thournout, porte-parole du WWF-Belgique.

Les espèces d’eau douce connaissent un déclin majeur

Ce sont les populations d’espèces d'eau douce surveillées qui connaissent le plus grand déclin de tous les groupes d’espèces, avec une chute de 83% en moyenne. La perte de l’habitat et les obstacles à la circulation dans les voies de migration sont les principales menaces qui pèsent sur les espèces de poissons migrateurs surveillées.

Parmi les espèces d’eau douce, l’IPV recense la population de dauphins roses de l'Amazone, qui a vu ses effectifs chuter de 65 % entre 1994 et 2016 dans la réserve de développement durable de Mamirauá, dans l'État brésilien de l'Amazonas.

Selon l’Indice Planète vivante, la chute des populations d’espèces sauvages surveillées en Afrique est estimée à 66%. Le gorille des plaines orientales, en danger critique d’extinction, a vu ses effectifs décliner de 80 % dans le parc national de Kahuzi-Biega, en République démocratique du Congo, entre 1994 et 2019. 


Double urgence

Dans le monde entier, le rapport indique que les principaux facteurs du déclin des populations d'animaux sauvages sont la dégradation et la perte des habitats, l'exploitation des espèces, l'introduction d'espèces envahissantes, la pollution, le changement climatique et les maladies.

La double urgence mondiale de la perte de biodiversité et du changement climatique d'origine humaine menace le bien-être des générations actuelles et futures. Le Rapport Planète Vivante rappelle les pistes de solution, parmi lesquelles l’intensification des efforts de restauration et de conservation de la nature. Cela ne pourra se faire sans la reconnaissance des droits et de la gouvernance des peuples indigènes et des communautés locales du monde entier.

En parallèle, une production et une consommation plus durables – de denrées alimentaires en particulier, ainsi que la décarbonisation rapide et profonde de tous les secteurs peuvent atténuer les crises de la nature et du climat.

 

Un accord pour inverser la perte de biodiversité à la COP15

Les dirigeant·es du monde entier se réuniront en décembre prochain à l'occasion de la 15e Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique (CDB COP15), peu de temps après la COP dédiée au climat. C’est une occasion unique de rectifier le tir, tant pour le bien de la nature que pour celui des personnes.

« Les dirigeant·es ont l'occasion de réinitialiser notre relation brisée avec le monde naturel et d'offrir un avenir plus sain et plus durable pour tout le monde grâce à un accord mondial ambitieux sur la biodiversité, favorable à la nature », a déclaré Marco Lambertini, directeur géneral du WWF International.

Le WWF plaide pour qu’ils et elles s'engagent dans un accord de type « Paris » capable d'inverser la perte de biodiversité afin de garantir un monde respectueux de la nature d'ici 2030. Le gouvernement belge doit jouer son rôle dans ce domaine en faisant pression pour obtenir un accord ambitieux avec la délégation de l'UE et en traduisant le nouveau cadre mondial en législation nationale et en mesures concrètes.

 

Plus d’informations

Le Rapport Planète Vivante 2022 est disponible en anglais, via ce lien [ Living Planet Report 2022 ].

 

A propos du Rapport Planète Vivante

L'Indice Planète Vivante (IPV) 2022 montre un déclin moyen de 69 % dans les populations de vertébrés sauvages surveillées. La variation en pourcentage de l'indice reflète le changement proportionnel moyen de la taille des populations animales suivies sur 48 ans - et non le nombre d'animaux individuels perdus ni le nombre de populations perdues.

Le RPV 2022 est la 14e édition de la publication-phare bisannuel du WWF.

Veuillez noter que les versions successives de l'IPV ne sont pas directement comparables car elles contiennent différents ensembles d'espèces. Il est également important de noter que la ligne de base de 1970 a une signification différente pour les diverses régions suivies. En Europe et en Amérique du Nord, les pressions ont eu un impact sur les espèces et les habitats pendant de nombreuses décennies avant 1970. Ainsi, si les déclins dans ces régions ne sont apparemment pas aussi marqués, cela ne signifie pas que la biodiversité y est plus intacte. En fait, l'Europe est l'une des régions les moins bien notées en termes d'intégrité de la biodiversité, qui estime la part de la biodiversité naturelle d'une zone qui subsiste. À l'inverse, les régions tropicales auraient eu une base de référence plus intacte en 1970, mais ont connu depuis des changements plus rapides de leurs écosystèmes.

L'IPV est un indicateur d'alerte précoce sur la santé de la nature. L'édition de cette année analyse près de 32 000 populations d'espèces - avec plus de 838 nouvelles espèces et un peu plus de 11 000 nouvelles populations ajoutées depuis la publication du précédent rapport en 2020. Il fournit la mesure la plus complète de la façon dont les espèces réagissent aux pressions exercées sur leur environnement en raison de la perte de biodiversité et du changement climatique, nous permettant également de comprendre l'impact de l’humain sur la biodiversité.

A propos du WWF

Le WWF est une organisation de conservation indépendante et un réseau mondial actif dans près de 100 pays. Notre mission est de mettre fin à la dégradation de l'environnement naturel de la planète et de construire un avenir dans lequel les personnes vivent en harmonie avec la nature, en conservant la diversité biologique du monde, en veillant à ce que l'utilisation des ressources naturelles renouvelables soit durable et en encourageant la réduction de la pollution et du gaspillage.

 

A propos de la ZSL

La ZSL ( Zoological Society of London ) est une organisation internationale de protection de la nature qui s'efforce de créer un monde où la vie sauvage prospère. Qu'il s'agisse d'enquêter sur les menaces pour la santé des animaux ou d'aider les humains et les animaux sauvages à vivre ensemble, la ZSL s'engage à ramener la vie sauvage au bord de l'extinction. Notre travail est réalisé grâce à notre science révolutionnaire, à notre conservation sur le terrain dans le monde entier et à l'engagement de millions de personnes par le biais de nos deux zoos, le ZSL London Zoo et le ZSL Whipsnade Zoo.

Le Rapport Planète Vivante 2022 présente les données les plus complètes à ce jour sur l’état de la biodiversité dans le monde, avec près de 32 000 populations de 5 230 espèces de vertébrés - mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles et poissons. L'Indice Planète Vivante (IPV), par la ZSL (Zoological Society of London), montre que c'est dans les régions tropicales que les populations de vertébrés surveillés s'effondrent à un rythme particulièrement effarant. Entre 1970 et 2018, les populations d'espèces sauvages surveillées en Amérique latine et dans la région des Caraïbes ont chuté de 94 % en moyenne.