Nouveaux statuts pour les éléphants d’Afrique : « en danger » et « en danger critique ».

Nouveaux statuts pour les éléphants d’Afrique : « en danger » et « en danger critique ».

COMMUNIQUÉ DE PRESSE                                                                     

Nouveaux statuts pour les éléphants d’Afrique : « en danger » et « en danger critique ».

Bruxelles, 25 mars 2021 – L’éléphant d’Afrique des savanes et l’éléphant d’Afrique des forêts sont classés, respectivement, espèce en danger et espèce en danger critique dans la Liste rouge des espèces menacées de l’UICN. Cette réévaluation fait suite à une récente conclusion de l’African Elephant Specialist Group (AfESG) de l’UICN, selon laquelle l’éléphant d’Afrique des savanes et l’éléphant d’Afrique des forêts doivent désormais être considérés par la science comme deux espèces distinctes. Lors de la publication de la première liste, en 1986, tous les éléphants d’Afrique étaient classés dans une seule et même espèce, considérée comme vulnérable par l’UICN.

Cela signifie que chacune de ces deux espèces d’éléphants africains voit son statut de menace aggravé. L’éléphant d’Afrique des forêts est classé espèce en danger critique et l’éléphant d’Afrique des Savanes espèce en danger. Suite à cette reclassification, le WWF et la WCS (Wildlife Conservation Society) en appellent conjointement à une vigilance accrue dans l’application de la loi, la lutte contre le braconnage et la traite des êtres humains, ainsi qu’à des mesures renforcées pour la protection des habitats de tous les éléphants d’Afrique – et en particulier de l’éléphant des forêts, gravement menacé.

Un ivoire plus dur

Depuis la mise à jour de la Liste rouge de l’UICN de 2008, les populations d’éléphant d’Afrique centrale (principalement des éléphants des forêts), qui représentent environ un quart de tous les éléphants d’Afrique, sont considérées comme plus gravement menacées que les populations d’éléphants des savanes dans le reste de l’Afrique. Cette situation est due en partie au fait que l’éléphant des forêts présente un ivoire plus dur que l’éléphant des savanes. Cet ivoire est prisé par les artisans japonais car il permet de sculpter des détails plus fins.

Bien que certains gouvernements, dont le gouvernement chinois, ont engrangé d’importantes avancées en fermant leur marché de l’ivoire intérieur, y compris en menant des actions de contrôle et de répression, davantage doit être fait pour assécher la demande d’ivoire. Dans certaines parties d’Afrique, l’effondrement du secteur touristique, consécutif à l’éclatement de la pandémie, a conduit à une aggravation de la menace du fait de l’intensification du braconnage, facilité par la perte des revenus nécessaires pour faire respecter la loi.

Le changement climatique est aussi une menace pour les éléphants des forêts

Outre la pression du marché international de l’ivoire, le déclin de la production de fruits constitue un nouveau péril pour les éléphants des forêts. D’après une étude publiée en septembre 2020, il apparaît que lors des trente dernières années (1986-2018), le changement climatique a fait chuter la production de fruits de 81% dans le Parc national de Lope – où des études de longue durée sont menées – au centre du Gabon. Cet effondrement s’est accompagné d’une perte de 11% de la masse corporelle des éléphants…”  entre 2008 et 2018.

Une enquête de 2016 indique en outre que les éléphants des forêts se reproduisent plus lentement et ont un temps de génération plus long (31 ans) que celui de l’éléphant des savanes. Les éléphants des forêts commencent à se reproduire à un âge plus avancé, et avec des intervalles plus longs entre les gestations. Ils sont donc plus vulnérables face au braconnage que leurs cousins des savanes, car les populations touchées se reconstituent moins rapidement.

Étant donnée la tendance généralement à la baisse pour les deux espèces d’éléphants d’Afrique, les donateurs et donatrices, ainsi que les gouvernements, doivent renforcer leur soutien aux États qui abritent des éléphants d’Afrique, de manière à stabiliser les populations, voire entamer le chemin de la restauration. À côté de cela, il est capital d’intensifier les efforts internationaux pour mettre un terme au commerce de l’ivoire en luttant sur toute la chaîne, depuis la source dans les forêts et savanes d’Afrique, jusqu’aux destinataires finaux, partout dans le monde. Ce nouveau classement est le signal clair qu’il n’y a pas de temps à perdre.

Plus d’information :

Koen Stuyck, porte-parole du WWF, [email protected], 0499 70 86 41

Information pour les rédacteurs :

WCS (Wildlife Conservation Society)

MISSION : la WCS lutte pour sauver des animaux et des habitats sauvages partout dans le monde, au moyen de la recherche scientifique, de la conservation, de l’éducation et de la sensibilisation à la valeur de la nature. Pour accomplir cette mission, la WCS, dont le siège est situé dans le Bronx Zoo, s’appuie sur la force de frappe de son Programme de conservation global, dans près de 60 pays et sur tous les océans de la planète, ainsi que sur ses cinq parcs animaliers à New York, qui accueillent chaque année 4 millions de visiteurs et visiteuses. La WCS combine son expertise sur le terrain avec ses parcs animaliers et aquariums pour mener à bien sa mission de préservation.


 

WWF

Le WWF est une organisation de protection de la nature indépendante, qui compte plus de 30 millions de sympathisants et un réseau mondial actif dans près de 100 pays. Notre mission est d’enrayer la dégradation des milieux naturels sur la planète et de bâtir un avenir dans lequel les êtres humains vivront en harmonie avec la nature, en œuvrant à la conservation de la diversité biologique, en promouvant une utilisation durable des ressources naturelles, en favorisant la réduction de la pollution et en luttant contre le gaspillage.