Nouveau rapport du WWF 742 espèces découvertes dans le Bassin du Congo

Nouveau rapport du WWF 742 espèces découvertes dans le Bassin du Congo

Bruxelles, le 3 décembre 2024 – Un rapport du WWF intitulé « Des nouvelles vies dans le Bassin du Congo, une décennie de découvertes d’espèces (2013 - 2023) » met en lumière la biodiversité remarquable et les besoins urgents de conservation de l'un des écosystèmes les plus vitaux au monde. 

Ce rapport documente le travail de centaines de scientifiques issu·es d'universités, d'organisations de conservation et d'instituts de recherche à travers le monde. Il dévoile une impressionnante variété de nouvelles espèces, incluant des plantes, des invertébrés, des poissons, des amphibiens, des reptiles, des oiseaux et des mammifères. Parmi ces découvertes figurent des orchidées uniques, de nouvelles espèces de grenouille griffue, de crocodile, de poisson électrique, d’hibou, d’araignée, de tortue, et même une espèce de singe connue localement sous le nom de « lesula ». 

Poumon de l’Afrique 

Ces découvertes illustrent non seulement la richesse du Bassin du Congo, mais également l’urgence de mener des efforts de conservation pour protéger ses écosystèmes fragiles. Surnommé le « poumon de l’Afrique », le Bassin du Congo est le plus grand puits de carbone au monde. Il abrite également la plus vaste tourbière tropicale de la planète. S’étendant sur six pays, sa forêt tropicale assure la sécurité alimentaire des populations autochtones et locales, tout en offrant un habitat crucial pour les espèces en danger. Des espèces comme les gorilles des plaines de l’Ouest et les gorilles des montagnes, que le WWF-Belgique s’attèle à protéger dans ses projets de terrain en République du Congo et en RDC. 

Ce rapport s'inscrit dans la continuité du Rapport Planète Vivante 2024 du WWF, qui a révélé le déclin alarmant de la taille moyenne des populations d'animaux sauvages, notamment dans les régions tropicales. Alors que l'Amazonie est de plus en plus menacée par des points de basculement dangereux, l'importance du Bassin du Congo n’a jamais été aussi grande. 

Responsabilité urgente 

« Tout en célébrant ces découvertes, nous reconnaissons également la responsabilité urgente de préserver cet écosystème vital. Ce rapport est un appel à l'action pour les gouvernements et tous les autres acteurs impliqués, afin qu'ils unissent leurs efforts pour protéger ce patrimoine naturel irremplaçable », explique le Dr Martin Kabaluapa, Directeur Régional du WWF pour le Bassin du Congo.  

Les gouvernements de la région se sont engagés à placer 30 % de leurs terres sous une forme de protection d'ici 2030, et ils ont besoin de soutien pour identifier ces zones et les protéger efficacement. Les aires protégées existantes nécessitent quant à elles une gestion efficace.  

Engagement du WWF 

« Notre engagement envers le Bassin du Congo est indéfectible », a affirmé Jaap van der Waarde, Responsable de la Conservation pour le Bassin du Congo au WWF International. « Le WWF travaille aux côtés des communautés locales, des gouvernements et des groupes autochtones pour protéger ces écosystèmes. Des programmes d’éco-surveillance à la certification FSC des concessions forestières, notre objectif est de garantir que les générations futures pourront admirer les merveilles du Bassin du Congo. » 

Jaap van der Waarde, dans les bureaux belges du WWF, Bruxelles, 29112024. © Hans Moyson / WWF-Belgique

Communautés autochtones 

Le rapport célèbre également le rôle des connaissances autochtones dans la conservation. Les communautés autochtones, qui cohabitent avec ces forêts depuis des générations, sont des acteurs clés dans la préservation et la compréhension de cette biodiversité.  « Depuis des siècles, les communautés autochtones vivent en harmonie avec les forêts. Reconnaître leurs connaissances est essentiel au succès des initiatives de conservation », a déclaré Moïse Kono, Coordinateur des Peuples Autochtones pour le WWF Cameroun. « Il est crucial que leurs voix et leurs droits soient respectés en tant que gardien·nes de ces terres », conclut-il. 

- Lien vers le rapport complet (en français)
- Lien vers les photos des espèces découvertes
- Lien vers une vidéo

Notes aux éditeurs

Répartition des espèces :
Le rapport du WWF compile le travail de scientifiques qui ont découvert 742 nouvelles espèces décrites entre 2013 et 2023, incluant 430 plantes, 140 invertébrés, 96 poissons, 22 amphibiens, 42 reptiles, 2 oiseaux et 10 mammifères. Les découvertes s’étendent sur six pays du Bassin du Congo : 
Cameroun : 238 espèces 
République Centrafricaine : 25 espèces 
République Démocratique du Congo : 259 espèces 
Guinée Équatoriale : 59 espèces 
Gabon : 262 espèces 
République du Congo : 65 espèces 
 
Signification de « nouveau pour la science » :
Cela signifie que l'espèce a été formellement identifiée et documentée pour la première fois dans la littérature scientifique.  
 
Menaces principales :
Le Bassin du Congo est confronté à d'importantes pressions, notamment la déforestation, le braconnage, le changement climatique, l'exploitation minière et les conflits humains-faune. Ces menaces mettent en danger non seulement les espèces nouvellement découvertes, mais aussi des espèces emblématiques telles que les éléphants de forêt et les grands singes. 
 
Importance du Bassin du Congo comme puits de carbone : 
Le Bassin du Congo est le plus grand puits de carbone au monde, absorbant même plus de carbone que l'Amazonie. S'étendant sur six pays, sa forêt tropicale assure la sécurité alimentaire et constitue un moyen de subsistance essentiel pour les populations autochtones et locales, tout en offrant un habitat crucial pour les espèces menacées. Parmi les trois plus grandes forêts tropicales du monde, seul le Bassin du Congo possède encore suffisamment de forêts intactes pour rester un puits de carbone net. La forêt tropicale du Congo séquestre 600 millions de tonnes métriques de dioxyde de carbone par an de plus qu'elle n'en émet. 

Contact
Hans Moyson
Media Relations Manager
WWF-Belgique
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À propos du WWF (World Wide Fund for Nature)
Depuis 60 ans, le WWF est l’une des principales organisations indépendantes de préservation de la nature et l’une des plus expérimentées. Il compte plus de cinq millions de membres, donateurs et donatrices, au sein d’un réseau mondial actif dans plus de 100 pays.

Le WWF coopère avec d’autres acteurs et actrices pour mettre fin à la dégradation des milieux naturels sur la planète et œuvrer à un avenir où les humains vivront en harmonie avec la nature, par la conservation de la diversité biologique, la promotion d’une utilisation durable des ressources naturelles et la lutte contre la pollution et le gaspillage. Les 10 prochaines années seront cruciales pour aborder les principales menaces qui pèsent sur la nature et sur l’humanité.