Le Jour du dépassement ce 29 juillet : après une baisse historique due aux confinements, notre empreinte carbone revient aux niveaux de 2019

Le Jour du dépassement ce 29 juillet : après une baisse historique due aux confinements, notre empreinte carbone revient aux niveaux de 2019

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Le Jour du dépassement ce 29 juillet : après une baisse historique due aux confinements, notre empreinte carbone revient aux niveaux de 2019

 

Bruxelles – Le jour du dépassement planétaire (Earth Overshoot Day) aura lieu cette année le 29 juillet. Soit 4 semaines plus tôt que l'année dernière (22 août 2020) et exactement le même jour qu'en 2019. Les confinements et les mesures prises face à la pandémie avaient entrainé une baisse historique de l'empreinte écologique totale (-9,3%) l'année dernière. Mais pour réduire notre empreinte durablement et la maintenir dans les limites de notre planète, des mesures structurelles sont nécessaires, comme lutter contre la déforestation importée et réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre.

Le Jour du dépassement planétaire marque la date symbolique à laquelle les humains ont consommé toutes les ressources naturelles que la Terre peut produire en un an. À partir du 29 juillet 2021, nous vivrons donc « à crédit ». Concrètement, cela signifie par exemple que nous abattons plus d’arbres qu'il ne peut en pousser de nouveaux ou que nous émettons plus de gaz à effet de serre que la nature ne peut en absorber. Notre surexploitation des forêts, notre surpêche et nos émissions de carbone nécessiteraient que nous ayons 1,7 fois la capacité de la Terre pour continuer comme nous le faisons aujourd'hui. Et ce déficit se creuse depuis le début des années 1970, bien que son augmentation ait ralenti au cours des 10 dernières années.

Le Global Footprint Network a conclu cette année que l'empreinte écologique mondiale avait augmenté de 6,6% par rapport à 2020. La pandémie a initialement provoqué une forte baisse des émissions de CO2 au premier semestre de 2020, mais dès le second semestre, ces émissions réaugmentaient. À la fin de l'année, les émissions totales de cette année de pandémie mondiale étaient de 5,8 % inférieures à celles de 2019. En parallèle, la déforestation et la dégradation en Amazonie ont entraîné une diminution de 0,5 % de la biocapacité mondiale des forêts (capacité des écosystèmes à produire des matières premières utilisées par les humains et à absorber les déchets, y compris les émissions, produits par les humains). Rien qu'au Brésil, 1,1 million d'hectares ont été détruits en 2020 pour étendre des terres agricoles illégales et les estimations pour 2021 indiquent une augmentation de la déforestation allant jusqu'à 43 % par rapport à l’année précédente.

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Réduire rapidement notre empreinte écologique est possible et nécessaire

Les conséquences de nos émissions et de notre empreinte écologique excessive se font déjà sentir à travers une grave augmentation des catastrophes naturelles telles que les vagues de chaleur, les sécheresses extrêmes, les violentes tempêtes et les inondations. Celles-ci conduisent à de mauvaises récoltes, à des réfugiés climatiques et à des écosystèmes qui perdent en résilience. Des scientifiques ont ainsi récemment publié des preuves dans la revue Nature que la région amazonienne émet déjà en partie plus de CO2 qu'elle n'en absorbe.

Une mesure à prendre de toute urgence est de réduire l'empreinte écologique de notre système alimentaire. L'Europe est en effet le deuxième importateur mondial de produits issus de zones déboisées. Or notre pays est l'un huit pays européens qui contribuent ensemble à 80 % à la déforestation importée en Europe. En particulier, notre consommation de soja pour l'alimentation animale (notamment poulets, porcs et vaches laitières), d'huile de palme, et de cacao ont un impact majeur. Nos gouvernements doivent donc agir rapidement pour que notre alimentation ne détruise pas la biodiversité, même à l'autre bout du monde. Cela passe par adopter une nouvelle législation européenne contraignante pour interdire les produits issus de la déforestation et de la conversion des écosystèmes naturels. Une étude du WWF montre également qu'une alimentation durable peut réduire de moitié les émissions alimentaires individuelles , tout en étant plus saine et en soutenant des chaînes d'approvisionnement locales courtes.

« Aujourd'hui, nous avons besoin de 1,7 planète pour maintenir notre mode de vie et l’empreinte belge reste parmi les plus élevées au monde », explique Béatrice Wedeux, chargée de plaidoyer au WWF-Belgique. « Le changement climatique et la crise de la biodiversité en sont le résultat. Nous devons de toute urgence réduire notre empreinte à un niveau que la planète peut supporter. Le coût de cette transition sera beaucoup plus faible que si nous laissons complètement exploser la crise écologique. Nous obtiendrons également en retour un monde plus sain, plus résilient et avec plus de nature. »

L'impact que le changement climatique et la perte de biodiversité auront sur nos sociétés et nos économies sera plus grave que les perturbations dues à la pandémie au cours de l’année écoulée. Dans notre propre pays également, nous avons récemment vu comment des phénomènes météorologiques extrêmes peuvent provoquer de véritables catastrophes. En rendant de l'espace à la nature, nous nous rendons plus résistants à la puissance des phénomènes météorologiques extrêmes et augmentons en même temps notre biocapacité.

Le WWF milite pour des mesures qui s'inscrivent dans la transition vers une société à faibles émissions de carbone, circulaire et respectueuse de la nature. Les critères de durabilité et de respect du climat doivent donc constituer le cœur du paquet de mesures de relance économiques et sociales suite à la pandémie. Nous serons ainsi plus résistants aux fluctuations du marché de l'énergie et moins dépendants des matières premières ou des importations. Nos actions positives pour la nature améliorent également notre qualité de vie.

Pour plus d’informations :

 

Qu’est-ce que l’empreinte écologique ?

L'empreinte écologique mesure la quantité de surface terrestre bioproductive nécessaire pour produire les biens et services que nous consommons et absorber les déchets que nous produisons. L'empreinte écologique tient compte des progrès technologiques de chaque année. C'est l'indicateur le plus complet des ressources écologiques disponibles. Il rassemble les différentes manières dont nous utilisons les ressources naturelles - nourriture, bois, hydrocarbures et infrastructures. Les émissions de CO2 représentent à elles seules 60% de la demande totale des écosystèmes naturels de la planète. Cet indicateur est exprimé en « hectares globaux », qui sont des hectares de terres et de mers biologiquement productifs avec une bioproductivité moyenne mondiale. La biocapacité et l'empreinte écologique sont mesurées en hectares globaux. (Un hectare couvre 10 000 mètres carrés)

 

Disponible pour interviews :

Béatrice Wedeux | Chargée de plaidoyer | WWF Belgique | [email protected] | +32 2 340 09 82

 

 

 

Sur le WWF :

Depuis 60 ans, le WWF est l’une des principales organisations indépendantes de préservation de la nature et l’une des plus expérimentées. Il compte plus de cinq millions de membres, donateurs et donatrices, au sein d’un réseau mondial actif dans plus de 100 pays. Le WWF coopère avec d’autres acteurs et actrices pour mettre fin à la dégradation des milieux naturels sur la planète et œuvrer à un avenir où les humains vivront en harmonie avec la nature, par la conservation de la diversité biologique, la promotion d’une utilisation durable des ressources naturelles et la lutte contre la pollution et le gaspillage. Les 10 prochaines années seront cruciales pour aborder les principales menaces qui pèsent sur la nature et sur l’humanité.

 

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