L’Amazonie brûle plus que jamais et l’UE y est pour quelque chose: un vote crucial a lieu demain au Parlement

L’Amazonie brûle plus que jamais et l’UE y est pour quelque chose: un vote crucial a lieu demain au Parlement

L’Amazonie brûle plus que jamais et l’UE y est pour quelque chose : un vote crucial a lieu demain au Parlement

 

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© Andre Dib – WWF Brazil

Bruxelles, le 12 septembre 2022 - Après une nouvelle saison de sécheresse infernale, de feux de forêt et de destruction de la nature, l'élan de la campagne #Together4Forests se renforce. L'Union européenne est le deuxième importateur mondial de déforestation tropicale derrière la Chine et devant les Etats-Unis. Près de 195.000 personnes disent stop et s’adressent directement à leurs représentant·es au Parlement européen pour exiger une loi forte contre la déforestation importée. Demain, un vote crucial sur le projet de loi se déroulera au Parlement.

Les incendies en Amazonie sont hors de contrôle en septembre, après avoir déjà battu des records inégalés depuis 12 ans en août. Selon les chiffres de l'INPE (Institut national de recherche spatiale) du Brésil, 20.261 foyers d’incendie ont été recensés rien qu’au cours des huit premiers jours de septembre, soit une augmentation de 385% par rapport à la même période en 2021.

L’activité humaine en cause

Le WWF souligne que l'Amazonie est une forêt tropicale humide dans laquelle les feux ne font pas partie du cycle naturel, comme c'est le cas dans certaines forêts. Ces incendies sont bel et bien le résultat d'actions humaines. Ils constituent l'étape finale des actions de déforestation délibérées par lesquelles les arbres abattus sont mis à feu pour convertir la terre et l’exploiter à des fins agricoles.

La dégradation des forêts déclenche également un cycle infernal : les zones dégradées comptent moins de grands arbres, sont plus exposées aux effets de la sécheresse et sont de ce fait plus vulnérables aux incendies. De plus, leur capacité à apporter de l'humidité dans l'air est réduite, ce qui rend l'air encore plus sec.

L’UE a sa part de responsabilité

Une position ambitieuse du Parlement européen, ce mardi 13 septembre, serait importante pour obtenir une nouvelle loi qui mette fin à la déforestation et à la dégradation de la nature et aux violations des droits humains qui y sont associées. Car nous sommes, en Europe, aussi responsables de tout cela, à travers notre consommation et notre utilisation de viande bovine, de cuir, de soja, d'huile de palme, de caoutchouc, de bois, de cacao, d'importations de café et de leurs dérivés.

Pour remédier à cette importante empreinte de l'UE, la Commission européenne a présenté, en novembre 2021, une proposition législative pour une nouvelle loi européenne sur la déforestation importée. Celle-ci a été fortement affaiblie par les États membres de l'UE. Les député·es de la commission de l'environnement ont toutefois soutenu un texte plus ambitieux qui tient davantage compte de la nature, couvre davantage de produits et renforce les contrôles sur les entreprises, et protège également mieux les droits des populations indigènes et les communautés locales.

Une loi pour écarter la déforestation de nos assiettes

Dans le cadre de la campagne #Together4Forests, près de 195.000 personnes ont appelé cet été le Parlement européen à se battre pour une loi forte. Béatrice Wedeux, chargée de plaidoyer et experte en déforestation au WWF-Belgique, appelle le Parlement européen à écouter cet appel : « Les gens ne veulent pas que leur consommation contribue à la déforestation ou à la destruction des savanes et des prairies et appellent les député·es européen·nes à soutenir une loi forte et à ne pas céder aux tentatives d'affaiblissement du texte ».

 

  Le WWF demande aux député·es européen·nes d'agir au nom des citoyen·nes et de voter pour :

- Protéger les forêts ainsi que les autres écosystèmes - tels que les savanes, les tourbières et les zones humides - contre la destruction et la dégradation. Cela peut se faire en incluant des définitions fortes pour prévenir la déforestation, la perte des services écosystémiques et de la biodiversité par la dégradation des forêts, et pour inclure des définitions pour les écosystèmes non forestiers.

- Le respect des droits humains internationalement reconnus, en particulier les droits d'utilisation des terres et de propriété des peuples indigènes et des communautés locales, y compris le droit au consentement libre, préalable et éclairé.

- Des conditions de concurrence équitables sur le marché de l'UE, avec des règles claires, complètes et contraignantes pour toutes les entreprises et pour le secteur financier, sans échappatoires pour les opérateurs malhonnêtes.

- Une traçabilité et une transparence totales, de sorte que tous les produits peuvent être retracés jusqu'au pays où ils ont été produits ou récoltés. Cela devrait être basé sur la géolocalisation, des informations transparentes, des rapports sur la chaîne d'approvisionnement et des procédures d'évaluation des risques pour toutes les entreprises. Les entreprises doivent rester pleinement responsables de leurs chaînes d'approvisionnement, et les standards de certification ne peuvent jouer qu'un rôle limité en raison des différents niveaux de rigueur.

- Une loi qui soit plus que simplement symbolique, avec des sanctions sévères et dissuasives, associées à des normes minimales élevées en matière de vérifications, de contrôles et de suivi, appliquées à un large éventail de produits.

 

Plus d’informations :

Déborah Van Thournout, porte-parole du WWF-Belgique, [email protected], +32 474 58 71 52

 

A propos du WWF :

Depuis 60 ans, le WWF est l’une des principales organisations indépendantes de préservation de la nature et l’une des plus expérimentées. Il compte plus de cinq millions de membres, donateurs et donatrices, au sein d’un réseau mondial actif dans plus de 100 pays. Le WWF coopère avec d’autres acteurs et actrices pour mettre fin à la dégradation des milieux naturels sur la planète et œuvrer à un avenir où les humains vivront en harmonie avec la nature, par la conservation de la diversité biologique, la promotion d’une utilisation durable des ressources naturelles et la lutte contre la pollution et le gaspillage. Les 10 prochaines années seront cruciales pour aborder les principales menaces qui pèsent sur la nature et sur l’humanité.