La réunion mondiale sur les espèces sauvages se termine sur une protection renforcée pour certaines espèces et sur des questions en suspens pour d'autres.

La réunion mondiale sur les espèces sauvages se termine sur une protection renforcée pour certaines espèces et sur des questions en suspens pour d'autres.

Genève, 28 Août 2019 – La 18ème Conférence des Parties à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES CoP18) se termine aujourd'hui à Genève, avec des implications significatives pour l'avenir de milliers d'espèces animales et végétales à travers le monde. Les représentants de 170 pays, de nombreuses organisations de conservation et de l'industrie ont examiné un nombre sans précédent de propositions relatives au commerce durable des espèces sauvages à l'échelle mondiale. Certaines espèces en ressortent comme clairement gagnantes.

 

Parmi elles, les tortues imbriquées et autres tortues marines. Dans un mouvement inattendu mais indispensable, les gouvernements ont pris des décisions fortes pour lutter contre le commerce illégal de tortues marines et stopper ainsi leur rapide déclin. Il est désormais essentiel que les pays consommateurs et de transit se concertent pour mettre en œuvre ces décisions et ainsi protéger de manière adéquate ces espèces de grande portée. Le commerce des requins et des raies est également réglementé plus strictement. La découverte effectuée cette année à l'aéroport de Zaventem, où 1200 kg d'ailerons de ces espèces ont été saisis, prouve que cela est nécessaire.

Au cours de la réunion, d'importantes décisions ont également été adoptées pour une série d'autres espèces : Trois espèces de concombres de mer - en forte décroissance en raison de leur popularité sur les marchés de la cuisine de luxe en Asie du Sud-Est - ont été protégées pour la première fois, ainsi que des geckos tokay, des requins mako et diverses espèces de bois telles que le cyprès de Mulanje, le bois de rose et l’Acajou amer. Le commerce de plusieurs reptiles menacés par l'industrie des animaux de compagnie exotiques a été totalement interdit, notamment celui des tortues crêpes d'Afrique de l'Est et des tortues boîtes d'Asie du Sud-Est. Des protections ont été renforcées pour deux espèces d'oiseaux emblématiques - la grue couronnée des savanes d'Afrique et le Calao à casque rond des forêts tropicales d’Asie du Sud-Est. Un large soutien a également été exprimé en faveur d’une lutte plus ferme contre le commerce de plusieurs grands félins, notamment des léopards, des jaguars et des tigres, qui implique des rapports réguliers et une surveillance accrue des établissements d’élevage tels que les fermes de tigres. En effet, celles-ci sont très préoccupantes quant à leur contribution potentielle au commerce illégal et au braconnage des tigres à l'état sauvage.

Comme toujours, les éléphants ont fait l’objet de nombreuses décisions aux réunions de la CITES. Heureusement, les gouvernements ont voté en faveur du maintien du maintien de l'interdiction internationale du commerce de l'ivoire. Malheureusement, les discussions importantes sur le renforcement des plans visant à lutter contre le rôle de chaque pays dans le commerce illégal de l'ivoire ont été insuffisantes.

 

La Belgique, un important centre de transit pour les pangolins

Le pangolin est une espèce négligée dont la protection contre le commerce illégal doit être renforcée. Il est encore toujours la principale victime du commerce illégal dans le monde : entre 2000 et 2013, 1 million de ces animaux ont été abattus pour leurs écailles, leur cuir et leur viande. La Belgique est un important centre de transit dans l'UE. Par exemple, au premier semestre de 2019, plus de 20 kg d'écailles ont été saisies à Zaventem.

Le commerce d'animaux de compagnie exotiques grandissant, une réglementation plus stricte et une meilleure protection des amphibiens et des reptiles sont également nécessaires. L'Europe est une destination fréquente pour ces animaux. Le WWF-Belgique dirige actuellement un projet européen avec TRAFFIC, qui étudie le commerce en ligne de ces espèces.

Il est essentiel que la communauté internationale continue de concentrer ses efforts sur la lutte contre le commerce illégal afin de garantir un avenir prometteur aux espèces vulnérables. Tant qu'il restera des marchés "légaux" pour les espèces menacées et que les pays n’appliqueront pas les lois nationales et ne réduiront pas la demande de produits d'espèces menacées d'extinction, le braconnage restera une activité lucrative ", a déclaré Sofie Ruysschaert, chargée de mission au WWF-Belgique.

En effet, le fait que le Vietnam n’ait pas été suffisamment pris en compte constitue la plus grande déception de la réunion. Il s’agit pourtant d’un lieu de transit et une destination de choix pour l’ivoire illicite, les cornes de rhinocéros et d’autres produits issus de la faune, ainsi que pour de nombreuses fermes de tigres. Malheureusement, les Parties n'ont pas mené d'enquêtes approfondies sur la mise en œuvre de la CITES au Vietnam, contrairement à ce qu'elles avaient déjà fait pour la République démocratique populaire du Laos, la République démocratique du Congo et d'autres pays, ce qui les avait aidés à améliorer le respect de la CITES.

Les Parties de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction se réunissent tous les trois ans. La prochaine réunion de la Conférence des Parties, la CITES CoP19, aura lieu en 2022 au Costa Rica.

 

Notes aux rédactions :

Veuillez trouver ci-dessous les déclarations des médias du WWF sur les décisions spécifiques prises à la CoP18 de la CITES (en anglais) :

La CITES compte 183 gouvernements membres. 170 étaient présents à la CdP à Genève dont 158 avaient le droit de vote.

 

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