La déforestation a atteint un nouveau sommet au Brésil en 2020, d’après une recherche récente

La déforestation a atteint un nouveau sommet au Brésil en 2020, d’après une recherche récente

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

La déforestation a atteint un nouveau sommet au Brésil en 2020, d’après une recherche récente

 

Bruxelles, le 22 juin 2021 – En cette Journée mondiale des forêts tropicales humides, le WWF tire la sonnette d’alarme concernant la situation du Brésil, de plus en plus critique d’après le dernier rapport annuel du projet MAP BIOMAS. En 2020, le pays aurait ainsi perdu 158 hectares de nature, soit l’équivalent de 112 terrains de football, chaque heure. Ce bilan souligne l’urgence de la législation européenne annoncée pour lutter contre la déforestation importée et la conversion des milieux naturels. Étant donné le volume élevé des importations européennes provenant des régions concernées, l’Europe est face à une immense responsabilité.

 

Les chiffres du nouveau rapport sont effrayants. En 2020, 74 218 alertes confirmées ont été relevées, soit une augmentation de 30 % par rapport à 2019. Avec 1 385 343 ha de nature détruite, la déforestation a augmenté de 14 %. Le jour qui concentre la plus grande perte de végétation est le 31 juillet. Lors de cette seule journée, on estime que 4 968 ha de nature ont été détruits et plus de deux millions d’arbres abattus. 61 % de la déforestation s’est concentrée en Amazonie et 31 % dans le Cerrado, une région de savane mixte reconnue internationalement pour sa haute valeur en termes de biodiversité, en raison du taux élevé d’espèces présentes uniquement dans cette région et parce que beaucoup de nature y a déjà été perdue.

Autre motif d’inquiétude : 12,4 % de la déforestation totale s’est produite dans des zones protégées (337 des 2 060 régions protégées reconnues par le Brésil). Dans les régions reconnues en tant que territoires indigènes, la déforestation a augmenté de 31 % par rapport à 2019. La région du Pantanal, qui abrite la plus vaste quantité de plantes aquatiques au monde, attire particulièrement l’attention. C’est dans cet écosystème brésilien que l’augmentation a été la plus forte, avec 43 %.

Le gouvernement fédéral du Brésil ferme les yeux sur la situation. Les contrôles et les sanctions sont faibles face à la déforestation illégale. Entre 2019 et avril 2021, seuls 5 % des territoires ayant subi une déforestation illégale prouvée ont fait l’objet d’un signalement par l’agence officielle Ibama. Et 1 % seulement de la déforestation totale a donné lieu à des sanctions, un chiffre ridiculement bas lorsqu’on sait que la proportion de destruction illégale de la nature a atteint 99 % en 2020.

 

L’Europe joue un rôle majeur dans cette destruction

Le récent rapport « Stepping up » du WWF indique que la consommation européenne de produits tels que le soja, le bœuf, le bois issu de plantations et le maïs joue un rôle considérable dans la destruction de la nature au Brésil. Le WWF appelle nos ministres et eurodéputés belges à plaider lors des prochains mois pour une législation européenne forte contre la déforestation importée et la conversion des milieux naturels, afin que nos importations, notamment de soja du Brésil, ne contribuent plus à la destruction de la nature. La nouvelle loi doit également faire en sorte que les droits des populations indigènes soient garantis.

En outre, les différents acteurs du marché du soja doivent coopérer afin de garantir que leurs chaînes d’approvisionnement soient neutres en termes de conversion des terres (c’est-à-dire que le soja ne provienne pas de territoires convertis récemment à l’agriculture). Le soja est notamment utilisé pour l’alimentation animale, de sorte que les consommateurs ont le pouvoir de faire une différence en réduisant leur consommation de produits d’origine animale.

Le WWF prévient : l’Amazonie, qui est le poumon de notre planète, deviendra rapidement un émetteur net de gaz à effets de serre si la destruction se poursuit. Il s’agit d’une des causes qui peut entrainer le changement climatique. De plus, la perte dramatique de biodiversité peut mener à un effondrement des écosystèmes, qui conduirait à encore plus de sécheresses, de feux de forêts, de récoltes détruites et de risques de famines pour tous ceux qui dépendent directement de la nature.

 

Le rapport est disponible ici.

 

Plus d’information :

Koen Stuyck, porte-parole du WWF, 0499 70 86 41, [email protected]

 

Note à destination des journalistes :

  • Le rapport MAP BIOMAS est le résultat d’une collaboration entre des instituts scientifiques, des ONG et Google. Pour la deuxième année consécutive, l’étude s’est penchée sur la déforestation et la conversion agricole dans les principaux pays d’Amérique du Sud.
  • Depuis 60 ans, le WWF est l’une des principales organisations indépendantes de préservation de la nature et l’une des plus expérimentées. Il compte plus de cinq millions de membres, donateurs et donatrices, au sein d’un réseau mondial actif dans plus de 100 pays. Le WWF coopère avec d’autres acteurs et actrices pour mettre fin à la dégradation des milieux naturels sur la planète et œuvrer à un avenir où les humains vivront en harmonie avec la nature, par la conservation de la diversité biologique, la promotion d’une utilisation durable des ressources naturelles et la lutte contre la pollution et le gaspillage. Les 10 prochaines années seront cruciales pour aborder les principales menaces qui pèsent sur la nature et sur l’humanité.

 

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