La COP15 doit aboutir à un accord historique sur la biodiversité pour sauver la nature et notre avenir

La COP15 doit aboutir à un accord historique sur la biodiversité pour sauver la nature et notre avenir

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

La COP15 doit aboutir à un accord historique sur la biodiversité pour sauver la nature et notre avenir

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© WWF-Malaysia / Mazidi Abd Ghani

 

Bruxelles, le 6 décembre 2022 - Demain, la COP15, la conférence des Nations unies sur la biodiversité (7-19 décembre), débutera à Montréal, au Canada. En ces temps d'accélération de la perte de biodiversité et d'insécurité alimentaire croissante, le WWF exhorte les dirigeant·es du monde entier à conclure un accord mondial ambitieux sur la biodiversité qui protège et restaure les éléments vitaux de notre planète. Le WWF exige, entre autres, un plan d'action clair de la part de la Belgique.

 

La nature se détériore plus vite que jamais. Le dernier rapport Planète vivante du WWF montre que l’abondance moyenne des populations de vertébrés sauvages a chuté de 69 % en à peine un demi-siècle et qu'un million d'espèces sont actuellement menacées d'extinction. À l'instar du dernier sommet sur le climat COP27, les Nations unies organisent également une conférence mondiale sur la biodiversité. La 15e édition de la COP, Convention sur la diversité biologique (CDB) débute à Montréal le mercredi 7 décembre. Elle est présidée par la Chine, où la COP15 aurait normalement eu lieu en 2020. C'est une occasion unique de mettre le monde sur la voie de la restauration de la nature. Et c'est une urgence.

 

La voie vers un monde respectueux de la nature d'ici 2030

Pour stopper immédiatement la perte de biodiversité et inverser la tendance afin qu'à la fin de cette décennie, il y ait plus de nature qu'aujourd'hui, il faut un accord qui puisse correspondre à l'accord de Paris de 2015 sur le changement climatique. À l'époque, tous les pays ont fait preuve d'ambition et se sont engagés à stopper le changement climatique. Le précédent accord sur la biodiversité de 2010, dans lequel les "objectifs d'Aichi" ont été promulgués, a été révisé en 2020. Le résultat a été dramatique : aucun des objectifs de protection de la nature n'a été atteint au cours de la dernière décennie. 

Dans la perspective de la COP15, plus de 90 dirigeant · e s mondiaux ont signé « l'Engagement des dirigeants en faveur de la nature ». Dans ce document, ils s'engagent à mettre fin à la destruction de la nature d'ici à 2030. La Belgique étant l'un des signataires, le WWF attend également de notre délégation qu'elle plaide en faveur d'objectifs ambitieux et qu'elle fasse pression pour obtenir les mesures incontournables susceptibles de renverser la tendance dans l'accord. 

 

Les éléments nécessaires à un bon accord

Les organisations de conservation et la communauté scientifique s'accordent à dire qu'au moins 30 % des terres, des océans et de l’eau douce de la planète, telles que les lacs et les rivières, doivent être protégés efficacement pour que les écosystèmes soient stables. Pour le WWF, cet objectif doit inclure la sauvegarde des droits des populations autochtones et des communautés locales. 

Dans le même temps, les 70 % restants de la planète doivent être gérés et restaurés de manière durable, en s'attaquant aux causes de la perte de biodiversité. La science s'accorde à dire que les modes de production et de consommation actuels sont des menaces pour la planète et pour les systèmes naturels qui nous fournissent l'air, l'eau et les terres fertiles. Pour sauvegarder ces systèmes, il sera nécessaire de réduire de moitié l'empreinte de nos systèmes alimentaires d'ici la fin de la décennie.

 

Le coût de l’inaction est plus élevé

Ce que l’ancien traité a montré de manière douloureuse, c'est que sans un mécanisme de mise en œuvre convenu, un accord reste souvent vide de sens. Il s'agit donc d'une exigence pour le nouvel accord et pour le suivi des progrès réalisés. En outre, le financement devra également être étudié. Le WWF a calculé qu'il existe actuellement un écart mondial de 700 milliards de dollars entre l'argent actuellement consacré à la biodiversité et l'investissement nécessaire pour que la nature soit restaurée d'ici 2030.

Ce montant n'est toutefois qu'une somme dérisoire par rapport au coût prévu des risques liés à l'inaction. Ces risques, nous les connaissons déjà en Belgique, tels que les sécheresses et les inondations. Les solutions pour rendre ces risques gérables sont souvent basées sur la nature. Par exemple, donner plus d'espace aux rivières en renaturant les berges et en élargissant leur lit est une excellente solution aux risques d'inondation. Pour le WWF, les solutions fondées sur la nature sont une priorité.

 

Une occasion rêvée de ramener la nature en Europe

Malgré l'engagement d'un nombre important et croissant de dirigeant · e s en faveur d'un accord mondial ambitieux sur la biodiversité, l'action fait défaut. En Europe, cependant, un nouveau projet de législation sur la restauration de la nature a le potentiel d'avoir un réel impact. La future loi, en cours de négociation au niveau de l'UE en même temps que la COP15, propose des objectifs européens juridiquement contraignants pour restaurer la biodiversité et les écosystèmes dégradés (81 % des écosystèmes de l'UE le sont). C'est l'occasion rêvée de ramener la nature en Europe, au bénéfice de la biodiversité, du climat et des personnes. Le WWF appelle les États membres, dont la Belgique, et le Parlement européen, à adopter une loi ambitieuse sur la restauration de la nature dans les prochains mois.

Après être parvenus à un accord mondial lors de la COP15, il est crucial que tous les pays, y compris la Belgique, prennent des mesures pour atteindre ces objectifs mondiaux. Une première étape essentielle à cet égard est l'élaboration d'une stratégie et d'un plan d'action belges ambitieux et complets en matière de biodiversité. Ce plan doit indiquer clairement comment la Belgique va stopper et inverser la perte de biodiversité localement et dans ses zones d'approvisionnement d'ici 2030, et les ressources financières qu'elle va déployer pour atteindre ces objectifs. 

 

L'échec n'est pas une option

 « La nature a des réponses à bon nombre des défis les plus pressants du monde. L'échec de la COP15 n'est pas une option. Elle nous exposerait à un risque accru de pandémies, aggraverait le changement climatique, rendant impossible de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C, et entraverait la croissance économique, rendant les plus pauvres plus vulnérables à l'insécurité alimentaire et hydrique » , déclare Antoine Lebrun, directeur général du WWF-Belgique.

« Pour faire face à la crise de la nature, les pays doivent se mettre d'accord sur des objectifs bons pour la nature qui unissent le monde pour protéger et restaurer une plus grande partie de la nature sur Terre, et pour transformer notre production afin qu'elle fonctionne avec la nature, et non contre elle. Après de nombreux engagements et promesses, il est grand temps, à Montréal, que les dirigeant · e s du monde entier agissent en faveur des personnes et de la planète », ajoute Antoine Lebrun.

 

Plus d'informations :

Anaïs Maire, attachée de presse du WWF, [email protected], +32 472 700 058

 

À propos du WWF :

Le WWF est une organisation de conservation indépendante et un réseau mondial actif dans près de 100 pays. Notre mission est de mettre fin à la dégradation de l'environnement naturel de la planète et de construire un avenir dans lequel les personnes vivent en harmonie avec la nature, en conservant la diversité biologique du monde, en veillant à ce que l'utilisation des ressources naturelles renouvelables soit durable et en encourageant la réduction de la pollution et du gaspillage.