COP28 : le début de la fin de l’ère des combustibles fossiles, mais des occasions manquées

COP28 : le début de la fin de l’ère des combustibles fossiles, mais des occasions manquées

Bruxelles, le 13 décembre 2023 – À un moment clé pour l'action climatique mondiale, les pays participant au sommet des Nations unies sur le climat (COP28) ont convenu d'une sortie progressive des combustibles fossiles, mais ne se sont pas engagés à les supprimer totalement. Les pays ont également manqué l’occasion de s’engager à s'attaquer parallèlement aux urgences du climat et de la nature. 

Les pays participant à la COP28 se sont mis d'accord sur une transition vers la fin les combustibles fossiles, mais ne sont pas parvenus à un consensus sur l'abandon total du charbon, du pétrole et du gaz. Huit ans après l'Accord de Paris, nous sommes donc encore loin d’être en voie de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, et d'éviter ainsi les pires impacts de la crise climatique. Tous les pays doivent renforcer leurs ambitions et leurs actions concrètes pour le climat. « Il est essentiel que les pays travaillent dès maintenant à transformer leurs systèmes énergétiques et à remplacer les combustibles fossiles polluants par des énergies renouvelables propres et moins chères, telles que l'énergie éolienne et solaire. Cette transition doit être faite de toute urgence, et à une échelle sans précédent », commente Koen Stuyck, chargé de politique climatique au WWF-Belgique.


 Une goutte d’eau dans l’océan


La mobilisation des financements nécessaires est elle aussi essentielle pour faire avancer l’action climatique. Mais les mesures qui ont été prises lors de la COP28 ne sont qu'une goutte d'eau dans l'océan par rapport à ce qui était nécessaire. « La décision de rendre opérationnel le fonds des pertes et dommages a été une étape cruciale, mais encore faudra-t-il augmenter son financement de manière considérable afin de répondre à l’ampleur des besoins. Et ces besoins ne feront que croitre si les émissions des combustibles fossiles ne sont pas réduites, » regrette Koen Stuyck.

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Subventions aux combustibles fossiles

Lors de la COP28 à Dubaï, le WWF-Belgique a plaidé pour une suppression à court terme des subventions accordées aux combustibles fossiles. L'inventaire fédéral du SPF Santé publique et Environnement (avril 2023) montre que la Belgique subventionne l'utilisation des combustibles fossiles à hauteur de 13 milliards d'euros par an. Durant le sommet sur le changement climatique, la Belgique a annoncé rejoindre la coalition des pays qui souhaitent supprimer progressivement les subventions aux combustibles fossiles, ce qui est un signal positif. « Le WWF attend maintenant de notre pays qu'il accélère la mise en œuvre d'un plan pour atteindre cet objectif, y compris un inventaire annuel intégré de façon structurelle, au plus tard à la fin de la prochaine législature », appuie Koen Stuyck.

Une occasion manquée d’investir dans la nature

Tout comme l'élimination progressive des combustibles fossiles, investir dans la nature est essentiel pour lutter contre la crise climatique. Il est décevant de constater que les pays n'ont pas tenu compte de la recommandation du GIEC de protéger 30 à 50% de tous les écosystèmes. Les pays avaient une occasion clé de lutter contre les crises de la nature et du climat, qui sont les deux faces d’une même pièce. Les pays présents à la COP28 ont pourtant à nouveau reconnu l'importance des solutions basées sur la nature, mais ils n’ont pas fait preuve d’ambitions suffisantes en termes d’actions liées à la nature. Tous les regards sont donc tournés vers le nouveau sommet sur la biodiversité (COP16), qui aura lieu en Colombie en 2024.