COP26 : il faut revoir nos ambitions climatiques et protéger notre nature pour éviter des changements irréversibles dans le futur
COP26 : il faut revoir nos ambitions climatiques et protéger notre nature pour éviter des changements irréversibles dans le futur
La 26ème Conférence des Parties des Nations Unies sur le changement climatique (COP26) a commencé ce lundi 1er novembre à Glasgow. Il s'agit d'une réunion cruciale : 6 ans après l’Accord de Paris, les pays qui l’ont signé doivent soumettre les prochaines révisions de leurs objectifs nationaux en matière d'émissions et d’adaptation et ceux-ci doivent être plus ambitieux et mis en application dès maintenant. D’ici à 2030, le WWF demande à nos dirigeant·es de réduire de moitié nos émissions, tout en intégrant des solutions fondées sur la nature pour nous adapter aux effets du changement climatique.
L’Accord de Paris, signé par 195 Etats de la planète en 2015, disait que nous devions limiter le réchauffement de la planète bien en-dessous de 2 degrés depuis l’ère préindustrielle. Le dernier rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l'évolution du climat (GIEC) rectifie le tir : un réchauffement de plus de 1,5 degré mènerait à des conséquences irréversibles pour notre planète. Or, les plans climat en matière d’émissions de gaz à effet de serre et d'adaptation actuellement soumis par les gouvernements du monde conduisent à un réchauffement d’au moins 2,7°, ce qui serait catastrophique, tant pour la nature que pour les humains.
Chaque degré compte
Chaque dixième de degré compte et il faut agir maintenant et rapidement, en réduisant notre empreinte carbone de moitié d’ici à la fin de la décennie et en visant la neutralité carbone à l’horizon 2050 au plus tard. Cela nécessite d’impliquer la société à tous les niveaux, y compris les entreprises, les institutions et les citoyen·nes.
« Les dirigeant·es tiennent les ambitions collectives du monde dans leurs mains. Les décisions qu’ils et elles prendront à ce moment-pivot définira notre futur pour les décennies à venir. Nous devons pouvoir avancer dans une nouvelle ère de l’action climatique – une ère qui verra les décideurs et décideuses du monde entier agir ensemble, si nous voulons garder l’espoir de limiter le réchauffement à 1,5 degré – pour le bien de notre planète mais aussi celui des humains », dit Manuel Pulgar-Vidal, directeur du programme mondial climat et énergie au WWF.
Nature et climat, même combat
Cette crise climatique ne se résoudra pas sans enrayer le dramatique déclin de notre biodiversité à travers le monde. Ces deux crises sont liées et s’alimentent l’une l’autre : pour lutter contre le changement climatique, nous devons nous assurer de conserver des écosystèmes en bonne santé et riches en biodiversité, qui sont non seulement plus résilients face aux changements climatiques, mais également capables de les ralentir. La déforestation et la conversion de zones naturelles par exemple, sont une source importante d'émissions qui contribuent au réchauffement climatique : elles représentent près d’un cinquième des émissions mondiales de CO2.
Miser sur des solutions fondées sur la nature
Nous avons également besoin de la nature pour nous adapter aux changements climatiques. Les gouvernements de notre pays doivent donc investir dans des solutions fondées sur la nature pour nous protéger. C’est indispensable, car le réchauffement de la planète causera des événements extrêmes plus intenses et plus fréquents dans les années à venir, comme les fortes précipitations qui ont causé de terribles inondations cet été, ou des vagues de chaleur, comme celles que nous avons connues ces précédentes années. Les zones humides, par exemple, peuvent nous aider. Elles agissent comme de précieuses éponges qui absorbent l’excédent de pluie et servent de réservoir lors des épisodes de sécheresse.
Le WWF a identifié cinq priorités qui devront être une sorte de « ligne rouge », l'ambition minimum que nous exigeons de nos dirigeant·es :
- Accélérer la décarbonisation maintenant et rapidement – Les gouvernements, les entreprises, la société civile et les investisseurs doivent de toute urgence faire évoluer nos systèmes économiques sur une base durable, en abandonnant notre dépendance aux combustibles fossiles. Les subventions aux combustibles fossiles doivent également être progressivement supprimées.
- Agir grâce à des solutions fondées sur la nature – La nature doit être protégée et restaurée, car elle absorbe et stocke le carbone et joue un rôle clé dans l'adaptation et la résilience des écosystèmes et des communautés. La COP26 doit reconnaître le rôle de la nature dans le maintien du réchauffement climatique à 1,5°C et augmenter le financement disponible pour les solutions fondées sur la nature.
- Aider la nature et les personnes à s’adapter – Les gouvernements doivent intensifier leurs actions pour aider les personnes les plus vulnérables du monde et de nombreux écosystèmes cruciaux à s'adapter et à renforcer leur résilience dans un monde qui se réchauffe rapidement.
- Financer l’avenir – Les risques sont clairs. Les coûts de l'action sont infiniment moindres que les coûts de l'inaction. C'est pourquoi nous ne pouvons plus hésiter à fournir un financement climatique à ceux qui en ont besoin pour survivre.
- Mettre en action les promesses exprimées – Nous accueillons avec soulagement les objectifs de décarbonation à l’horizon 2050 que fixent certains pays et entreprises. Mais pour les atteindre, l'action doit commencer maintenant.
Plus d’informations :
Déborah Van Thournout, porte-parole du WWF-Belgique, [email protected], 0474 58 71 52
A propos du WWF :
Depuis 60 ans, le WWF est l’une des principales organisations indépendantes de préservation de la nature et l’une des plus expérimentées. Il compte plus de cinq millions de membres, donateurs et donatrices, au sein d’un réseau mondial actif dans plus de 100 pays. Le WWF coopère avec d’autres acteurs et actrices pour mettre fin à la dégradation des milieux naturels sur la planète et œuvrer à un avenir où les humains vivront en harmonie avec la nature, par la conservation de la diversité biologique, la promotion d’une utilisation durable des ressources naturelles et la lutte contre la pollution et le gaspillage. Les 10 prochaines années seront cruciales pour aborder les principales menaces qui pèsent sur la nature et sur l’humanité.