2022, année du tigre : le WWF célèbre une victoire rare, l’espèce est enfin en augmentation

2022, année du tigre : le WWF célèbre une victoire rare, l’espèce est enfin en augmentation

image received via email © Suyash Keshari / WWF-International

Bruxelles, le 31 janvier 2022 - Pour célébrer l'Année du tigre qui débute ce mardi, le WWF revient sur les progrès réalisés depuis 2010, lorsque les 13 pays de l'aire de répartition de l’espèce se sont donné un objectif sans précédent : doubler le nombre de tigres à l'état sauvage. Cette ambition et cette détermination ont permis d’augmenter les populations mondiales de tigres, mais il reste des défis à relever, principalement en Asie du Sud-Est, alors que le félin est toujours menacé par le braconnage et la perte de son habitat.

Ce mardi 1er février, le Nouvel An lunaire célèbre le tigre, le plus grand félin du monde. A cette occasion, le WWF annonce dans un nouveau rapport que la tendance au déclin de l’espèce, qui s’observait depuis un siècle, a été inversée. Il s’agit d’une réussite rare en matière de conservation car malgré les efforts déployés, la pression exercée sur les espèces et leurs habitats est extrême. Le tigre vit à l’état sauvage dans quelques jungles et plaines d’Asie et de l’Extrême-Orient russe. Il est en danger d’extinction, principalement en raison du braconnage, mais aussi à cause de la destruction de son habitat.

Au cours de la précédente année du tigre, en 2010, les populations étaient au plus bas, avec 3200 individus à l’état sauvage. C’est cette année-là qu’a eu lieu la toute première réunion internationale pour la conservation de l’espèce. Le « Sommet du tigre » de Saint-Pétersbourg a marqué le début d’une collaboration d’une ampleur inédite entre les gouvernements des 13 pays de l’aire de répartition de l’espèce ainsi que les membres de la communauté mondiale du domaine de la conservation. Un plan d’action destiné à protéger l’espèce a été mis en place, avec une ambition à la hauteur de l’urgence : doubler les populations de tigres à l’état sauvage dans le monde.

 

Un succès de conservation dans plusieurs zones

Dans certaines aires de répartition, le succès a été au rendez-vous et a parfois même dépassé les espérances. Dans certaines aires de répartition, le succès a été au rendez-vous et a parfois même dépassé les espérances. Au parc national de Bardia, au Népal, la population de tigres a pratiquement quintuplé, en passant de moins de 20 tigres en 2009 à presque 90 en 2018. Le rapport du WWF explique comment l’utilisation d’un outil de surveillance spatiale (SMART), combiné à d’autres mesures de conservation, a permis de doubler le nombre de tigres dans le parc national Royal Manas, au Bhoutan. Le nombre de tigres a même triplé dans un parc national en Russie, qui est également dédié à la conservation du léopard. La Chine abrite désormais la plus grande aire protégée de tigres au monde et l’étendue de la zone de conservation de la forêt de Khata, qui constitue un corridor transfrontalier entre l'Inde et le Népal, a été largement multipliée par 30. Ce lieu de passage qui permet de reconnecter les précieux habitats des espèces a été utilisé par 46 tigres différents au cours des cinq dernières années.

 

Pièges à collet et diminution de l’habitat : les tigres sont toujours menacés

Si ces progrès méritent d'être célébrés, il est essentiel de reconnaître qu’il s’agit de victoires fragiles, et qu’elles n’ont malheureusement pas été observées dans toutes les régions d’Asie. Les populations de tigres ont connu un fort déclin en Malaisie, et l’espèce est probablement désormais éteinte au Cambodge, au Laos et au Vietnam. Les tigres y sont confrontés à de graves menaces liées à la chasse et au piégeage. La présence de pièges à collet, des pièges rudimentaires fabriqués à partir de câble métallique, de nylon ou de corde, constituent désormais la plus grande menace pour la présence à long terme des tigres en Asie du Sud-Est. Des parties de leurs corps sont commercialisées pour leurs prétendues vertus médicinales.

Bien que l'estimation mondiale des tigres sauvages soit en augmentation, leur aire de répartition a continué de décliner et les tigres sont aujourd'hui limités à moins de 5 % de leur aire de répartition historique. Alors que nous entrons dans l'année lunaire du tigre, il est urgent de poursuivre les efforts mondiaux de rétablissement de l’espèce et de renforcer toutes les actions nécessaires pour lui assurer un avenir durable.

 

Un nouveau Sommet du tigre en septembre

Le deuxième Sommet mondial du tigre, le 5 septembre 2022 à Vladivostok en Russie, est le prochain moment charnière pour l’avenir de la conservation de l’espèce. Les chef·fes d'État et les ministres des pays de l'aire de répartition du tigre se réuniront avec d'autres dirigeant·es de la planète et des organismes intergouvernementaux, des ONG et des expert·es en conservation pour déterminer la prochaine phase du Programme mondial de rétablissement des tigres. « Le Sommet du tigre de 2010 a déclenché une série d'initiatives de conservation du tigre sans précédent. Les résultats montrent ce qui peut être réalisé grâce à des engagements collaboratifs à long terme en faveur du rétablissement des espèces. Le dévouement des équipes de terrain, des partenaires dans la conservation et des communautés vivant dans les aires de répartition des tigres est à l'origine de ces résultats extraordinaires », a déclaré Stuart Chapman, responsable de l'initiative Tigers Alive.

 

Protéger le tigre et son habitat

Le WWF soutient et continuera à soutenir les principales activités de conservation du tigre : gestion efficace des aires protégées, lutte contre le commerce illégal des espèces sauvages et contre la demande de produits issus du braconnage du tigre. Au-delà de 2022, le WWF travaillera avec les communautés vivant dans les aires de répartition du tigre pour renforcer la connectivité entre les écosystèmes, promouvoir la réintroduction du tigre dans l'ancienne aire de répartition, réduire les conflits entre l'humain et l’animal et renforcer davantage les efforts de conservation transfrontaliers. Ce programme de conservation s’aligne également avec des priorités plus larges en matière d’environnement, comme l'adaptation et l'atténuation des changements climatiques, la restauration de la nature et des écosystèmes.