Le 2 février dernier, la province du Limbourg a accordé au groupe H. Essers une concession forestière pour que celui-ci puisse étendre son site de Genk.

Le groupe entend abattre quelque 12 hectares de la précieuse forêt située aux abords de son site à Genk. Un an plus tôt, le gouvernement flamand avait déjà accordé au groupe une extension, en dépit des protestations de plusieurs associations environnementales et des citoyens concernés.

La parcelle de forêt que compte déboiser H. Essers est strictement protégée par la législation européenne de protection de la nature. Elle fait partie du réseau Natura 2000, qui regroupe les zones naturelles les plus précieuses d’Europe. Contrairement à ce qu’avance le groupe, il n’est pas envisageable de compenser la perte de cette parcelle en plantant ailleurs : la zone est une cuvette naturelle qui maintient et purifie l'eau, et permet d’alimenter la région en eau potable. Si la forêt disparaît sous le béton, cette précieuse fonction sera elle aussi perdue.

Cette annonce survient au moment même où le WWF publie un nouveau rapport mettant en évidence le fait que plus de la moitié des espaces naturels européens ne sont protégés que sur papier en raison de retards généralisés et d’une implémentation boiteuse par les États membres. Si nous ne sauvons pas maintenant cette parcelle de forêt des ambitions du groupe Essers, cela risque de constituer un précédent pour les autres zones naturelles vulnérables de Belgique. Nous ne pouvons tolérer cela. Le WWF soutient dès lors la procédure qu’ont intentée les associations environnementales locales auprès du Conseil pour les contestations d'autorisations (Raad voor Vergunningenbetwistingen). Nous vous tiendrons au courant des futurs développements.