La Chine renforce la protection du pangolin

La Chine renforce la protection du pangolin

La Chine annonce qu’elle renforce la protection du pangolin. Le mammifère le plus braconné au monde obtient le même statut de protection que celui du panda géant. Le WWF applaudit cette décision qui intervient alors que la COVID-19 a mis en évidence les risques liés à la consommation des espèces sauvages vendues sur des marchés illégaux et non réglementés. En Belgique aussi, il est nécessaire de renforcer les contrôles. 44,4 tonnes de viande de brousse, dont de la viande de pangolin, arriveraient chaque année à Brussels Airport.

 

Le 5 juin, l'Administration chinoise des Forêts et des Prairies a annoncé qu'elle faisait passer la protection des pangolins indigènes chinois de la deuxième à la première classe, soit le même niveau de protection que celui du panda géant. Le WWF, qui plaide depuis plusieurs années en faveur d'un renforcement des mesures de protection des pangolins, salue vivement cette décision.

Le pangolin a été sous le feu des projecteurs ces derniers mois en raison de plusieurs études suggérant qu'il pourrait avoir été l’hôte intermédiaire de la COVID-19, facilitant son passage de la chauve-souris à l’être humain. Toutefois, le lien n'a pas été prouvé de manière concluante. Margaret Kinnaird, Global Wildlife Practice Leader au WWF : "195.000 pangolins auraient été victimes de trafic en 2019. La lutte contre le commerce illégal des espèces sauvages ne se limite pas à protéger les animaux, elle contribue à préserver la santé des êtres humains. Alors que la demande de produits à base de pangolin ne faiblit pas, la décision du gouvernement chinois de renforcer le statut de protection de ce mammifère est une étape importante dans la lutte contre le trafic illégal des espèces sauvages. Il est également urgent de mener une action concertée au niveau mondial pour garantir que tout commerce et vente à haut risque d'espèces sauvages soit correctement réglementé". En Belgique aussi, il est nécessaire de renforcer les contrôles à l'importation et au transit des produits à base de pangolins (tant pour leur viande que pour leurs écailles). 44,4 tonnes de viande de brousse, dont de la viande de pangolin, arriveraient chaque année à Brussels Airport.

La décision de relever le niveau de protection du pangolin chinois signifie que les huit espèces sont désormais couvertes par une protection de première classe en Chine. Ce nouveau statut devrait renforcer la surveillance, la sauvegarde et la conservation des pangolins dans le pays. Cette protection renforcée devrait également contribuer à une application plus stricte des lois et des sanctions relatives aux espèces sauvages, afin de lutter contre le commerce illégal et le braconnage des pangolins.

En Chine, les pangolins sont très appréciés pour leur viande et leurs écailles uniques. L'annonce donne également un élan aux efforts en cours pour sensibiliser le public à la nécessité de protéger ces animaux. Zhou Fei, directeur de programme du WWF-Chine : "Aucune culture ou tradition ne mérite l'extinction d'une espèce. Les espèces menacées, qu'elles soient utilisées pour l'alimentation ou la médecine, ne devraient plus être utilisées. Les valeurs écosystémiques des pangolins sont bien plus grandes que la valeur de leur viande ou de leurs écailles. Il y a un long chemin à parcourir pour les protéger, mais nous pouvons commencer par rejeter la consommation de produits fabriqués à partir de ces animaux".

On estime que les populations de pangolins asiatiques ont diminué jusqu'à 80 % au cours des dix dernières années. Les pangolins chinois, malais et philippins figurent parmi les espèces en danger critique d'extinction sur la liste rouge de l'UICN (l’Union internationale pour la conservation de la nature).

Lire aussi :