Journée internationale des patrimoines et des sites : vers un retrait de la Barrière de corail des zones en danger de l'UNESCO ?

Journée internationale des patrimoines et des sites : vers un retrait de la Barrière de corail des zones en danger de l'UNESCO ?

La Barrière de corail du Belize est inscrite sur la liste du Patrimoine mondial en péril de l’UNESCO depuis 2009. Le lancement d’une campagne par le WWF avait suscité une indignation internationale et donné naissance à une mobilisation sans précédent pour la protection de ce site naturel d’exception. Cette pression internationale a permis de franchir une étape déterminante pour la conservation marine mondiale.

 

À l’occasion de la journée internationale des patrimoines et des sites, célébrée le 18 avril de chaque année, le WWF met à l’honneur le Belize. Dans une décision historique, le gouvernement bélizien a inscrit dans sa législation un moratoire permanent qui suspend toute activité d’exploration pétrolière dans ses eaux, y compris dans le très célèbre mais vulnérable site du récif corallien. L'interdiction du pétrole constitue un jalon important dans les efforts visant à protéger le récif et à retirer le site de la liste du Patrimoine mondial en péril. Le WWF travaille actuellement sur ce sujet avec toutes les parties prenantes notamment le gouvernement bélizien et l’UNESCO. Le Comité du Patrimoine mondial de l’UNESCO devrait prendre sa décision lors de sa prochaine session prévue au mois de juin 2018.

Une valeur universelle

Les sites classés au Patrimoine mondial sont reconnus par l’UNESCO pour leur valeur universelle exceptionnelle. Ces lieux revêtent une importance tellement unique qu’elle transcende les frontières nationales et présente le même caractère inestimable pour les générations actuelles et futures de l’ensemble de l’humanité. Plus de 11 millions de personnes dépendent de ces sites pour subvenir à leurs besoins, se loger, se soigner et travailler.

Malgré leur statut de protection internationale, près de la moitié des sites – 114 sur les 229 classés au Patrimoine mondial - sont menacés par des activités industrielles néfastes. Des activités qui sont susceptibles d’occasionner de graves dommages à ces sites, au point de compromettre leur capacité à soutenir durablement les communautés locales. En effet, en dégradant l’environnement, les activités industrielles néfastes affectent la capacité des sites du Patrimoine mondial à apporter des bénéfices économiques, sociaux et environnementaux tout simplement vitaux pour le bien-être des populations qui en dépendent. En 2009, l’UNESCO a placé la Barrière de corail du Belize sur la liste des patrimoines mondiaux en danger en raison notamment du développement des activités industrielles. Au cours des dernières années, l'écosystème du récif a été altéré par des constructions côtières, engendrant la perte de mangroves.

Il faut cependant saluer la décision historique prise par le Belize. Pour la première fois dans l’histoire, un pays en voie de développement de surcroît, a opté pour une prospérité économique saine, basée sur le long terme contre une quête effrénée du profit qui caractérise nos sociétés actuelles. C’est en cela que le pays est devenu champion de la protection du patrimoine naturel mondial. La décision de préserver le récif corallien est d’autant plus symbolique que 2018 est l’année internationale des récifs coralliens.

 

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