La viande de brousse : un fléau pour la biodiversité

La viande de brousse : un fléau pour la biodiversité

44.400 kilos de viande de brousse arriveraient chaque année à Brussels Airport, selon une estimation du SPF Santé Publique. Cette marchandise illégale provient d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. Elle pose de sérieux risques sanitaires et contribue au déclin de la biodiversité. Le WWF demande au gouvernement belge et au secteur aérien de lutter activement contre ce trafic en renforçant les contrôles aux douanes et sensibilisant les voyageurs et la diaspora africaine.

 

Des passagers issus d’Afrique de l'Ouest et d’Afrique centrale importent régulièrement de la viande de brousse au sein de l’Union Européenne. Elle est considérée comme un mets délicat et perçue comme un signe d’aisance socio-économique. Une étude du SPF Santé Publique estime que 44.400 kilos de viande de brousse arrivent ou transitent chaque année par Brussels Airport. L’Union Européenne interdit la viande de brousse sur son territoire car elle peut contenir des agents pathogènes et présente potentiellement des risques pour la santé humaine.

La viande de brousse vide les forêts et les savanes

Le nombre d’animaux sauvages recule partout dans le monde, en raison de la destruction de leur habitat et de la chasse non durable. Selon le dernier Rapport Planète Vivante du WWF, la population des vertébrés a décliné de 60% depuis 1970. La chasse et la consommation de viande de brousse conduit potentiellement à l’extinction locale des animaux sauvages. Elle contribue à vider les forêts et les savanes africaines. En conséquence, l’écosystème est fragilisé et moins résilient aux pressions externes comme le changement climatique. Les tests génétiques réalisés lors des saisies à Brussels Airport montrent que 55% de la viande de brousse proviennent d’animaux domestiques (bovins, chèvres ou porc), 38% sont issus d’espèces protégées (pangolin, babouin, antilope, python, crocodile ou varan), 6% des tests n’ont pas montré de résultats.

Le WWF demande une action des autorités belges et du secteur aérien

Le trafic aérien mondial augmente chaque année : +6,4% en 2018 pour atteindre 8,8 milliards de passagers. Pour préserver la sécurité sanitaire et la biodiversité, il est vital d’impliquer le secteur aérien contre l’importation illégale de viande de brousse et plus généralement, contre le trafic d’espèces sauvages. Le commerce illégal des espèces animales et végétales sauvages fait partie des dix secteurs criminels transfrontaliers les plus rentables au monde, au même titre que la drogue, les armes, la contrefaçon et le trafic d’êtres humains.

Le WWF demande l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan d’action national visant à mettre fin à ce commerce illégal. Ce plan devra fournir les ressources nécessaires aux douanes, à la police et à la justice : plus d’effectifs et des outils techniques pour améliorer la détection de produits illicites. Le WWF demande également au gouvernement belge et aux compagnies aériennes de renforcer les contrôles douaniers et de sensibiliser les voyageurs et la diaspora africaine sur les risques du commerce illégal de la viande de brousse pour la santé humaine et pour la biodiversité africaine.