Assurer l’avenir du loup sur le territoire belge

Un retour inattendu de l’espèce

Depuis quelques années, le loup fait son retour en Belgique. Grand prédateur au sommet de la chaîne alimentaire, l’espèce peut jouer un rôle primordial dans l’équilibre des écosystèmes. Par exemple, sa présence peut inciter les ongulés à éviter les endroits d'où ils ne peuvent pas s'enfuir rapidement, tels que ceux où il y a beaucoup d'arbres morts, ce qui permet à son tour aux jeunes arbustes de s'y développer. Le retour du loup constitue donc une avancée positive pour la biodiversité en Belgique, mais il s’accompagne également de bon nombre de défis. Les conflits avec l’humain ainsi que la nature fragmentée du paysage sauvage belge constituent de réels obstacles à son retour sur le long-terme. Le loup est resté absent du territoire belge pendant plus d’un siècle mais le mythe du « grand méchant loup » est parfois encore ancré dans les esprits. En cent ans, le paysage naturel belge a changé, s’est fragmenté, et l’être humain a oublié comment cohabiter avec le loup.

(Ré)apprendre à vivre avec le loup : le WWF en action

Le WWF travaille auprès de la population belge pour mieux faire connaître le loup, mais aussi pour mettre en place les dispositions nécessaires pour préserver l’espèce durablement en Belgique.
Trois axes soutiennent le projet de protection du loup :

• Prévention des conflits : le WWF vise à améliorer la coexistence entre les humains et les loups en réduisant les conflits. C’est dans ce but que nous avons créé, en collaboration avec Natuurpunt et Natagora, la « Wolf Fencing Team Belgium ». La Wolf Fencing Team est une initiative de bénévoles agissant pour intégrer et mettre en œuvre des mesures préventives contre les attaques de loup sur le bétail. Elle permet aussi de faire le lien entre les éleveurs et les éleveuses et l'administration belge, et de mieux comprendre et communiquer leurs besoins. La demande de clôtures anti-loup étant très élevée, nous avons développé des outils permettant aux éleveurs d'effectuer eux-mêmes les ajustements.
• Collaboration : le WWF-Belgique est membre du Réseau Loup du gouvernement wallon et de la Plateforme Loup du gouvernement flamand. L’implication dans ces deux réseaux nous permet de suivre de près la gestion des loups du gouvernement, d’échanger sur les expériences internationales et d’encourager la participation active de toutes les parties prenantes. Entre-temps, la législation nécessaire est en place pour un retour durable du loup. Toutefois, il reste encore des domaines à améliorer.
• Communication et éducation : le WWF soutient des actions de communication et d’éducation afin d’accroître et de préserver l’acceptation du public et des parties prenantes envers le loup, par exemple, l'expo Loup.

Et ensuite ? Focus sur la connectivité écologique

Entre six mois et 2 ans, les jeunes loups partent en dispersion pour trouver de nouveaux territoires et essayer de fonder une meute. Ils peuvent parcourir jusqu’à 300 km sans problème. En Belgique, nous avons quatre (et bientôt peut-être cinq) meutes et plusieurs loups itinérants. La situation géographique de la Belgique est telle que le pays représente un carrefour de dispersion de différentes lignées génétiques de l’espèce en Europe. Malheureusement, notre pays est également l’un des pays à la nature la plus fragmentée au monde.

C’est pourquoi notre objectif est également d'améliorer la connectivité écologique. Cela augmenterait les chances des loups et de la faune sauvage de se déplacer librement au sein de leur territoire et d’une zone naturelle à une autre sans être victimes du trafic routier.

Le loup nous enseigne que la nature ne se limite pas aux frontières des réserves naturelles. Animal clé de voûte des écosystèmes, il nous offre la chance de pouvoir réapprendre à vivre avec la nature sauvage, la vraie.