Préserver les forêts inondées du Mékong au Cambodge 

Une richesse exceptionnelle

La forêt inondée qui borde le Mékong recèle une biodiversité exceptionnelle. En termes d’eau douce, de biodiversité et de zones humides, seul l’Amazone surpasse les plaines inondables du centre-nord du Cambodge. Mais en raison des concessions foncières, des projets d’infrastructures, de mines et d’exploitation forestière, de nombreuses espèces sont menacées. La qualité de l’eau et les stocks de poissons diminuent, impactant la vie des communautés. Depuis 2000, le gouvernement cambodgien travaille avec les populations forestières afin d’accroître leur implication dans la gestion des ressources naturelles. Néanmoins, les communautés qui souhaitent se joindre à cette initiative se heurtent à des obstacles administratifs et ont besoin d’un soutien technique. Ce projet vise donc aussi à renforcer leurs capacités et à s’assurer que ces communautés soient reconnues comme propriétaires de leurs terres.

Une première victoire pour les forêts inondées

L’objectif initial du WWF, prévu pour 2022, était d’instaurer par un décret national la protection de 37 000 ha de zones humides et forêts inondées dans la province de Kratie. En 2019, ce sont 62 000 ha répartis en deux aires protégées qui ont officiellement été reconnues par le gouvernement cambodgien. Les réserves de Sambo et Prasob abritent les forêts et berges fluviales les mieux préservées de la région. Cette section du Mékong, entre la ville de Kratie et la frontière laotienne, abrite notamment la dernière population de dauphins de l’Irrawaddy. Grâce à une collaboration fructueuse avec les autorités et les communautés locales, les objectifs pour 2022 ont été atteints, et la surface protégée est plus importante que prévu.

Main dans la main avec les communautés locales

La reconnaissance officielle des deux aires protégées de Sambo et Prasob constitue une avancée significative dans le travail de conservation du WWF au Cambodge. Pour autant, de nombreux défis restent à relever pour assurer la protection de la biodiversité au cœur des aires protégées et leurs alentours. Le WWF poursuit son travail de terrain avec les communautés et les autorités locales pour pérenniser ce projet.  

• En élaborant avec les communautés locales un plan de gestion communautaire et durable des forêts inondées. 
• En contribuant à la formation et à l’équipement des écogardes afin de pouvoir agir contre la surpêche, la déforestation illégale et le braconnage, dans un cadre qui tient compte des droits humains.
• En encourageant les autorités nationales et provinciales à respecter leurs engagements.
• En menant plusieurs études sur la biodiversité afin de mieux pouvoir protéger les populations d’animaux sauvages tels que le cerf-cochon, le dauphin de l’Irrawaddy et l’ibis géant.
• En soutenant les communautés bordant les forêts communautaires dans la mise en place d’activités durables pour assurer leurs revenus (écotourisme, agriculture ou produits forestiers non ligneux).

Une fois le projet achevé, les communautés seront plus autonomes grâce à un solide réseau de forêts communautaires, au soutien de parties prenantes, au renforcement de l’égalité des sexes ainsi qu’à une utilisation des terres et une gestion forestière durables.