Soutien aux pompiers volontaires indigènes de Santa Cruz, Bolivie

Soutien aux pompiers volontaires indigènes de Santa Cruz, Bolivie

Le WWF-Belgique a récemment fourni du matériel crucial aux pompiers volontaires des communautés indigènes des forêts tropicales sèches de Chiquitanía, en Bolivie. L’équipe sur place est aujourd’hui mieux équipée pour lutter contre les incendies de forêt, et donc protéger les précieux écosystèmes locaux. Depuis 2019, le WWF s’efforce d’apporter de l’aide urgente pour faire face aux conséquences des événements climatiques extrêmes avec le Fonds de Résilience en cas de Crise.

Chaque année, la région de Santa Cruz, en Bolivie, subit de violents feux de forêt. Mais 2019 marque un funeste record : on comptait plus de quatre millions d’hectares détruits. Les pires incendies en deux décennies. Ces feux de sixième génération (c’est-à-dire des feux d’une énorme ampleur, conséquences de l’interaction des conditions climatiques et atmosphériques, qui se renforcent) ont provoqué des dommages écologiques considérables. Et les institutions gouvernementales et non gouvernementales locales manquaient de ressources adéquates pour y faire face. Pourtant, ce phénomène n’est pas seulement cyclique : avec la crise climatique, il risque d’empirer.

En réponse, les communautés indigènes ont formé de petites équipes de lutte contre les incendies… avec des ressources limitées en personnel, en équipement et surtout en formation.

La première Association de Pompiers Volontaires Indigènes de Chiquitanía

Les situations critiques voient parfois émerger de belles initiatives. De jeunes volontaires de Concepción et des communautés indigènes environnantes ont créé la première Association de Pompiers Volontaires Indigènes de Chiquitanía, qu’ils ont appelé « Los Jaguares », en hommage à l’iconique félin qui foule les forêts boliviennes. « Après les incendies de 2019, la question s'est posée de savoir qui défendrait ceux qui n'ont pas de voix, nos plantes, nos animaux, nos oiseaux et notre territoire où nous vivons, notre grande maison », expliquait Juan Carlos Pessoa García, commandant de l’Association.

En Chiquitanía, les jeunes qui veulent agir face aux incendies de forêt sont de plus en plus nombreux. Ils ont en commun le désir de contribuer au bien-être de leurs territoires. « Je me suis engagé comme pompier volontaire principalement pour sauver la vie des animaux, protéger l'environnement et aider la nature. J'étais dans un autre pays où tout était désert et on ne voyait pas d'arbres. Je suis revenu avec l'idée qu'ici, en Bolivie, nous avons tant de choses et que nous les détruisons. », affirmait Carlos Cuasace, 20 ans.

Ce premier groupe a reçu une formation, avec d’autres pompiers indigènes de la région. Depuis lors, ce département a mené une lutte sans relâche contre les incendies menaçant le paysage de Chiquitanía. Aujourd'hui, il compte 50 membres volontaires… qui opèrent avec leurs propres fonds et sans rémunération.

firemen in Bolivia

Répondre à l’urgence de Chiquitanía

Pour renforcer la capacité des pompiers volontaires forestiers de Chiquitanía, le WWF-Belgique a débloqué un budget de son Fonds de Résilience en cas de Crise pour financer des équipements et du matériel essentiels. Et, ainsi, protéger les ressources naturelles, la faune (y compris les jaguars !) et les services écosystémiques de la région.

jaguar

Ce don comprenait des uniformes complets (y compris les bottes, les lampes de poche, des t-shirts et les paires de gants), mais aussi un drone, des rations alimentaires, de l’eau, des médicaments…

« Épauler les pompiers volontaires « Los Jaguares de la Chiquitanía » c'est veiller à protéger la richesse biologique de notre planète. Chaque soutien qui alimente le courage des pompiers volontaires dans la région de la Chiquitanía contre les flammes vise à préserver l'extraordinaire diversité de la Forêt de Chiquitano, à sauvegarder les moyens d'existence des communautés indigènes, et à protéger l'habitat du Jaguar, considéré comme le gardien sacré de la région », souligne Enora Beubry, Project Officer du WWF-Belgique en Bolivie.

En effet, apporter cette aide d’urgence a aussi des retombées positives sur notre projet à long terme dans la région de Santa-Cruz. Celui-ci vise à conserver les populations de jaguars en renforçant la gestion forestière communautaire, la surveillance et le contrôle de la chasse illégale dans le paysage.

Palmarito de la Frontera

La crise climatique et l'importance du fonds de résilience

Les épisodes gravissimes de mégafeux se multiplient de par le monde, et la voracité des incendies ne fait que croître. D’énormes pans de forêt partent en fumée chaque année, particulièrement en Amérique du Sud et en Afrique. Souvent causés par l’erreur humaine, les incendies sont ensuite alourdis par le changement climatique.

Et il n’y a pas que les feux. Les catastrophes climatiques augmentent en fréquence et en gravité dans le monde entier. Face à ce constat sans appel, nous avons décidé d’élargir notre zone d’action et de débloquer des fonds pour les distribuer ponctuellement là où l’urgence se présente et où les fonds manquent. La première fois, c’était en 2019, lors des mégafeux en Australie : nous avions alors soutenu les pompiers, les hôpitaux pour la faune et des projets de reboisement par drone. En 2021, nous avons fait de ces appels d’urgence un projet à part entière : le Fonds de Résilience en cas de Crise. Depuis, le WWF-Belgique a notamment soutenu des projets en Arménie, au Ghana, au Guatemala, au Kenya, au Malawi, au Nicaragua, aux Seychelles, en Zambie et en Bolivie.

Grâce au Fonds de Résilience, le WWF Belgique continue de contribuer à la protection de notre planète et des communautés qui en dépendent. Vous pouvez également participer à cet effort en faisant un don.