Rapport Planète Vivante 2018 : en 40 ans, nous avons perdu 60 % des populations d’animaux sauvages sur Terre

Rapport Planète Vivante 2018 : en 40 ans, nous avons perdu 60 % des populations d’animaux sauvages sur Terre

Entre 1970 et 2014, les populations de vertébrés - poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles - ont chuté de 60 % au niveau mondial et de 89 % dans les tropiques, l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale. Les espèces n’ont jamais décliné à un rythme si rapide, qui est aujourd’hui cent à mille fois supérieur que celui calculé au cours des temps géologiques. Voici le constat alarmant de l’édition 2018 du rapport Planète Vivante, l’analyse scientifique mondiale réalisée tous les deux ans par le WWF sur l’état de santé de la planète et l'impact de l'activité humaine [1].

Agriculture intensive, dégradation des sols, surpêche, dérèglement climatique, pollution plastique :  les principales menaces qui pèsent aujourd’hui sur la biodiversité - la perte et dégradation de leurs habitats et la surexploitation - sont liées aux activités humaines.

Nous sommes face à une accélération sans précédent de la pression exercée par l’Homme sur les écosystèmes : la demande en ressources naturelles tout comme en énergie explose. L’empreinte écologique mondiale, qui mesure l’impact des activités humaines sur les ressources naturelles, a doublé en un demi-siècle.

L’impact de l’Homme est aujourd’hui si fort et généralisé qu’il engendre une disparition de la vie sauvage sur Terre. A ce jour, seulement un quart des terres ont échappé aux activités humaines. Un chiffre qui devrait chuter à seulement 10 % en 2050 si l’on ne change rien [2].

 

Notre prospérité dépend de la Nature et des services qu’elle nous fournit

En s’attaquant au capital naturel de la planète, l’humanité se met elle-même en danger. La stabilité de notre économie et de notre société dépend de la nature et des services qu’elle nous fournit gratuitement. Si l’on devait payer pour de l'air frais, de l’eau potable, pour l’alimentation, le montant serait estimé à 125 mille milliards de dollars par an [3], soit plus que le PIB mondial (80 mille milliards de dollars/an).

Nous avons besoin de la nature pour nous développer et tout simplement pour survivre : un tiers de la production alimentaire mondiale dépend des pollinisateurs, qui assurent la pollinisation de 75 % des cultures vivrières (soja notamment). Les conséquences de cette disparition de la nature sont déjà visibles pour les secteurs économiques qui dépendent fortement du capital naturel, comme la pêche : alors que 96 % des stocks sont exploités en Méditerranée, la pêche professionnelle est aujourd’hui le seul secteur qui a cessé de croître.

Pour éviter un effondrement qui serait dramatique pour tous, il nous faut agir, maintenant. Nous connaissons tous les actions qui nous permettent de limiter notre impact sur l’environnement : réduire sa consommation de viande, consommer de façon plus durable et locale, réduire sa consommation d’énergie, etc. Mais ces gestes ne suffiront pas. Ce dont nous avons impérativement besoin aujourd’hui c’est d’une nouvelle ambition politique qui intègre la lutte contre le changement climatique et la protection de la biodiversité comme des éléments constitutifs de notre prospérité. Les citoyens et les entreprises doivent agir, mais leurs actions seront insuffisantes si une direction et un cadre clairs ne sont pas donnés par les gouvernements .”

Antoine Lebrun, Directeur général du WWF-Belgique

Pour parvenir à enrayer la disparition du vivant sur la planète, il est indispensable de repenser en profondeur notre manière de produire et de consommer.  Pour le WWF, cela doit passer, au niveau international, par un accord ambitieux sur la protection de la nature qui devrait être adopté en 2020, lors de la conférence mondiale sur la biodiversité à Pékin, avec un objectif de zéro perte nette de biodiversité en 2030.

 

Au niveau national, il faudra :

  • Voter une loi ambitieuse sur le climat, respectueuse des engagements de l'Accord de Paris et capable d'inverser la courbe de la perte de biodiversité.
  • Arrêter les subventions aux combustibles fossiles. Investir dans les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique et la mobilité durable.
  • Mettre fin au commerce illégal du bois et des espèces sauvages.
  • Soutenir une agriculture saine et durable au bénéfice des communautés locales et de la Planète.
  • Relier nos réserves naturelles actuellement trop fragmentées pour assurer aux espèces une migration régulière et sûre et éviter des problèmes de consanguinité.

 

Retrouvez :

La synthèse du rapport Planète Vivante ICI

Le Rapport Planète Vivante 2018 (en anglais) ICI

Les photos ICI

Les infographies ICI

Des vidéos sont disponibles sur demande

 

 

EMBARGO

Le rapport Planète Vivante 2018 est sous embargo jusqu’au 30 octobre 2018 à 01h01 CET , date la publication au niveau international.

 

Notes aux rédactions :

[1] Pour mesurer l’évolution de milliers de populations d’espèces vertébrées partout dans le monde, le WWF s’appuie sur l’Indice Planète Vivante, indice reconnu de l’état écologique de la planète. Il est calculé par la Société zoologique de Londres utilisant les données scientifiques collectées sur 16 704 populations appartenant à 4 005 espèces vertébrées.

[2] Selon l’IPBES (Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques)

[3] Selon Costanza, R. et al. Changes in the global value of ecosystem services. Global Environmental Change (2014)
 

 

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Le WWF est une des plus grandes organisations internationales pour la conservation de la nature et une des plus expérimentées. Il est actif dans plus de 100 pays et compte plus de 5 millions de sympathisants dans le monde. Le but du WWF est de léguer aux générations futures une planète vivante. Le WWF œuvre pour la conservation des espèces sauvages et de leurs habitats naturels : forêts, zones humides et océans. Le WWF contribue également à trouver des solutions aux pollutions, aux gaspillages des ressources naturelles et au réchauffement climatique.

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