Cinq signes d’espoir pour le tigre

Cinq signes d’espoir pour le tigre

Ce 3 mars 2018, nous célébrons la journée mondiale de la vie sauvage (World Wildlife Day). Cette année, elle met à l’honneur la protection des « grands félins » : léopards, panthères, lions, tigres, jaguars… Des animaux dont l’avenir est souvent fragilisé à cause des activités humaines. Cependant, il ne tient qu’à nous d’inverser la tendance : en témoignent cinq avancées obtenues en 2017 pour le tigre.

 

L’annuel « World Wildlife Day » nous rappelle que la faune n’est pas seulement fascinante, elle constitue aussi la base d’écosystèmes sains, indispensables à notre survie à tous. Cette année, l’événement se concentre sur la protection des « grands félins », malheureusement presque tous menacés. Et tant leur déclin que leur protection commencent avec nous, humains. Nous savons ce qu’il faut : du respect, de la tolérance et suffisamment d'espaces naturels pour qu'ils prospèrent.

Entre autres, le tigre fait face à de grandes menaces qui rendent sa survie très fragile, comme le rappelle une récente étude sortie mercredi dernier. Malgré tout, nous restons optimistes : grâce à nos actions de conservation notamment, les exemples encourageants se multiplient.

1. Un nouveau Parc National pour la protection des tigres et des léopards en Chine

Le gouvernement chinois a annoncé la création d’un Parc National nommé « Amur Tiger and Leopard National Park », à la frontière russe près de Vladivostok, d’une superficie plus de deux fois plus importante que celle du Yellowstone aux Etats-Unis. Aucune exploitation des ressources n’y sera plus tolérée. Les animaux, dont les 72 tigres et 42 léopards, y seront quant à eux protégés.

Cette bonne nouvelle est d’importance capitale pour permettre à la nature endommagée de se relever d’elle-même, après 50 ans d’exploitation continue.

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2. Deux accords historiques de réintroduction du tigre

Au cours de l’année 2017, le Kazakhstan et le Cambodge ont fait un énorme bond en avant au niveau de la conservation des tigres : tous deux ont donné leur feu vert à des projets ambitieux de réintroduction de tigres sauvages dans leurs pays respectifs.

Les tigres sauvages ont complètement disparu de l’Asie centrale depuis les années 1960, à cause de la perte d’habitat et du braconnage incontrôlé. Le tout dernier tigre du Cambodge a été repéré par une caméra-piège au cours de l’année 2007… Depuis, le constat des experts est sans appel : l’espèce est définitivement éteinte dans le pays.

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Ramener les tigres sauvages est essentiel pour assurer l’équilibre de ces espaces naturels. En amont de la réintroduction en tant que telle, des conditions strictes doivent donc d’abord être réunies au sein de l’écosystème, qui est aujourd’hui sérieusement dégradé. « Cela signifie renforcer le travail contre le braconnage et l’exploitation illégale des ressources, entrainer et équiper des rangers, assurer la reproduction des proies et engager les communautés locales », précise Teak Seng, Directeur du WWF-Cambodge.

Ironiquement, ramener le félin dans l’écosystème aidera également à la survie de ses proies, comme celle de l’Antilope de saïga au Kazakhstan ou du banteng au Cambodge, deux espèces menacées.

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3. CA|TS : créer ensemble des havres de paix

En 2017, les parties prenantes à la conservation du tigre se sont réunies pour formaliser un nouveau partenariat nommé « Conservation Assured Tiger Standards » (CA|TS). Il s’agit une vision commune qui a pour objectif de sécuriser des havres de paix pour les tigres sauvages. Cette collaboration cristallise un cadre de travail important pour les gouvernements, les institutions financières et les groupes de conservation.

Au cours de l’année 2017, la Malaisie est devenue le premier pays d’Asie du sud-ouest à inscrire le Royal Belum State Park à CA|TS, montrant ainsi son engagement à sécuriser les zones où vivent les tigres. Ainsi, il existe désormais cinquante sites candidats pour devenir CA|TS, et de nombreux autres sont prévus pour le courant de l’année 2018. De son côté, le Lansdowne Forest Division en Inde est devenu le troisième site au monde à être officiellement agréé par CA|TS.

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4. Doubler les tigres au Royal Manas National Park du Bhoutan

Nouvelle incroyable du royaume du Bhoutan : une nouvelle étude du Royal Manas National Park démontre que le nombre de tigres sauvages y a doublé depuis 2010 ! C’est un pas significatif vers l’objectif global de doubler le nombre de tigres sauvages en Asie.

Premier Parc National du pays, le Royal Manas est connecté à d’autres aires protégées majeures du Bhoutan. Une situation idéale, puisque les populations de tigres vivant dans des espaces plus vastes se remettent plus rapidement des pertes dues au braconnage et consolident ainsi leurs chances de survie.

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5. L’Inde et le Népal, la science au-delà des frontières

Les gouvernements de l’Inde et du Népal ont annoncé la conduite d’une étude scientifique commune sur l’état de la faune et de la flore du paysage transnational Terai Arc Landscape, qui abrite l’une des plus denses populations de tigres au monde. Cette étude déploiera l’utilisation de pas moins de 1 600 caméras et de 400 personnes de terrain.

« Sauver les tigres nécessite un travail de conservation qui dépasse les limites des frontières. Ce paysage commun entre l’Inde et le Népal est une belle occasion pour travailler ensemble pour la survie des tigres », s’est réjoui Bahadur Khadka, Directeur Général du Département des Parcs Nationaux et de la Conservation de la Faune du Népal.

 Une telle collaboration est un pas important pour obtenir un élan politique plus important et d’unifier les actions pour la faune. Nous attendons impatiemment les résultats, qui devraient être connus au cours de la deuxième moitié de l’année 2018.

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